La France n’est pas ravie par ce geste américain qui a « lâché » un animal de 9 kg : il a envahi le territoire à toute allure surtout en Nouvelle-Aquitaine

Le raton laveur est un petit animal à la bouille de voleur et il est désormais bien installé en France.

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Après avoir été introduit à plusieurs reprises, ce prédateur opportuniste se propage aujourd’hui à une vitesse folle, notamment en Nouvelle-Aquitaine.

Mais si cette espèce est originaire d’Amérique du Nord, son arrivée en France reste un épisode étonnant, voire imprévu.

Un voyage inattendu : de l’Amérique du Nord à la Gironde

Originaire des forêts tempérées d’Amérique du Nord, le raton laveur n’a pas emprunté un vol transatlantique. Il a bien été introduit à plusieurs reprises en Europe.

C’est au début du 20ème siècle que des spécimens sont relâchés en France. Cette première observation date de 1934 dans le Haut-Rhin.

Mais ce n’est qu’à partir des années 1960, via une base militaire américaine dans l’Aisne, que cette population s’installe véritablement, notamment sous forme de mascotte.

La suite est bien connue. Le raton laveur prolifère et envahit, lentement mais sûrement, les terres françaises, y compris la Gironde.

Une espèce qui ne connaît aucune frontière

Même si les premiers signes de l’espèce en Gironde remontent à 2007, la situation s’est bien accélérée. Ce n’est plus un raton laveur égaré ou une petite famille isolée qu’on voit mais une population bien établie.

À ce jour, ce petit animal se retrouve dans une dizaine de départements. En Nouvelle-Aquitaine, il semble avoir trouvé son terrain de jeu préféré. Cette histoire d’« envahisseur » commence à ressembler à un véritable phénomène de société.

Le raton laveur : un petit animal au grand potentiel

Avec son masque noir distinctif et son air malveillant, le raton laveur est plus qu’un simple animal mignon. Il mesure entre 60 et 105 cm, pour un poids allant de 3,9 à 9 kg. Mais ne vous laissez pas tromper par sa petite taille, certains spécimens du nord de l’Amérique peuvent atteindre jusqu’à 28 kg.

Il est omnivore et n’a aucune gêne à se nourrir de tout ce qu’il trouve : fruits, baies, insectes, voire même des déchets humains. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le « petit bandit masqué ».

Un mode de vie agile et opportuniste

Ce qui distingue vraiment le raton laveur, c’est son incroyable capacité d’adaptation. À la fois grimpeur hors pair et expert dans l’art de manipuler des objets avec une précision étonnante, il grimpe aussi bien aux arbres qu’aux structures urbaines.

La nuit, il se transforme en chasseur aguerri. Ses griffes acérées et ses doigts agiles lui permettent de trouver sa nourriture avec une habileté hors du commun.

Et vous l’aurez deviné, son nom de « laveur » vient du fait qu’il aime tremper sa nourriture dans l’eau avant de la manger, comme un petit rituel.

Des mesures de surveillance pour limiter l’expansion

Face à la progression de cette espèce, une surveillance écologique est en place depuis 2012. Des associations comme Cistude Nature et des experts de l’Office français de la biodiversité (OFB) suivent de près l’évolution de la population, à l’aide de piégeurs et d’analyses scientifiques.

Le but est de limiter l’expansion et mieux comprendre l’impact écologique de l’animal sur la biodiversité locale.

Les risques et les incertitudes

Alors, faut-il paniquer ? Pas tant que ça. Si l’invasion du raton laveur peut représenter un défi pour la biodiversité, la situation reste sous contrôle… pour l’instant. L’espèce ne cesse de se répandre mais elle reste encore localisée.

Cependant, sans intervention rapide, il n’est pas impossible qu’elle s’étende vers les Landes, le Lot-et-Garonne, voire les Pyrénées-Atlantiques.

Le dossier reste donc ouvert et nécessite une gestion commune entre scientifiques, gestionnaires de territoire et citoyens.


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