« Je travaille comme accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) : voici mon salaire chaque mois »

Chaque jour, les accompagnants d'élèves en situation de handicap œuvrent dans l'ombre pour rendre l'école accessible à tous, mais peu savent ce que cache réellement leur fiche de paie.

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Plongez dans le quotidien d’un AESH : le salaire derrière la vocation

Derrière chaque réussite d’élève en situation de handicap, il y a souvent un Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap, plus connu sous le nom de AESH. Pourtant, qui connaît vraiment la réalité financière de ce métier ? Je vous emmène découvrir, de l’intérieur, ce que gagne réellement un AESH en France, entre engagement, espoir d’évolution et contraintes du quotidien.

Le rôle central des AESH dans l’inclusion scolaire

Le AESH est bien plus qu’un simple soutien en classe : c’est un véritable pilier pour l’inclusion. Quotidiennement, ces professionnels facilitent l’apprentissage et l’intégration d’élèves ayant des besoins particuliers. Leur mission s’étend de l’aide aux déplacements jusqu’au développement de l’autonomie, en passant par la communication et le lien avec le reste de la classe.

En 2023, ils étaient plus de 132 000 à accompagner près de 436 000 enfants à travers écoles, collèges et lycées, toutes filières confondues. Certains AESH se consacrent à un élève, tandis que d’autres interviennent auprès de plusieurs enfants en mutualisant leur présence. En tant qu’ancienne intervenante à mi-temps dans une ULIS, j’ai souvent ressenti la fierté d’aider un enfant à faire ses premiers pas autonomes dans une cour de récréation, mais aussi la frustration du manque de temps pour chacun.

Salaire des AESH : chiffres actualisés et réalités

La question du salaire revient souvent quand on parle des AESH. Depuis 2023, une revalorisation s’est faite sentir : selon l’échelon, il faut compter entre 1 475 et 1 809 euros nets par mois, avec une indemnité annuelle ajoutée de 1 529 euros bruts pour l’ensemble des accompagnants.

Si vous êtes AESH à l’échelon 1, à temps plein, votre rémunération nette avoisine 1 578 euros par mois, indemnités comprises. Un AESH à l’échelon 11 peut toucher jusqu’à 1 912 euros nets mensuels (indemnités comprises). Mais beaucoup travaillent à temps partiel – c’est mon cas cette année, avec seulement 900 euros pour 62 % d’un temps complet. Voilà le paradoxe : un métier indispensable, mais très souvent sous-rémunéré au regard de l’engagement demandé.

Améliorations récentes : primes et CDI pour les AESH

Bonne nouvelle pour le métier : la profession de AESH connaît de belles avancées depuis peu. Depuis janvier 2024, une hausse des indices de rémunération a été actée. Une prime exceptionnelle de 500 euros bruts a également été versée à l’automne 2023 pour amortir la hausse du coût de la vie. En parallèle, l’aide au transport a été revalorisée.

Mais l’amélioration la plus forte reste la possibilité d’obtenir un CDI au bout de seulement trois ans d’ancienneté, contre six auparavant. Cette stabilité inédite rassure énormément : nombre de mes collègues qui vivaient dans l’incertitude peuvent enfin se projeter… et respirer un peu.

Perspectives et avenir de la profession d’AESH en France

Portée par l’Acte II de l’École inclusive lancé en 2023, la fonction de AESH évolue : création de milliers de postes, ouverture d’unités spécialisées pour accompagner l’autisme et les troubles du neurodéveloppement, nouvelles formations et outils mis à disposition des enseignants et accompagnants.

Chaque progrès est un signe positif. En échangeant avec d’autres AESH, beaucoup espèrent désormais une reconnaissance durable de leur métier, tant sur le plan social que sur celui de la rémunération. Néanmoins, l’écart entre la vocation et le salaire reste palpable : œuvrer avec le cœur, c’est fort – mais cela ne suffit pas à remplir le frigo !

En tant qu’acteur ou témoin de l’école inclusive, que pensez-vous des conditions et du salaire AESH en France ? Avons-nous collectivement les moyens de mieux reconnaître leur travail ? Partagez vos expériences, avis ou idées en commentaire – et n’hésitez pas à transmettre cet article autour de vous pour alimenter le débat.


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