Afficher le résumé Masquer le résumé
À Varilhes, dans l’Ariège, la préfecture prévoit l’expulsion des occupants d’une aire d’accueil des Gens du voyage, au cœur d’une polémique liée à leur comportement. En effet, nombre d’entre eux font leurs besoins dans les vignes voisines. La fermeture de l’aire est fixée pour ce mois de mars.
Gens du voyage : « ils traversent la butte pour faire leurs besoins », polémique sur cette aire de grand passage à Varilhes avant l’expulsion des occupants
« Depuis le Covid, nous avons des problèmes avec les gens du voyage« , témoigne Lilian Cantos, propriétaire du domaine Longpré à Varilhes.
« Comme il n’y a pas de toilette sèche sur l’aire, ils traversent la butte pour faire leurs besoins », raconte celui qui se dit impuissant face à la présence de toutes ces déjections dans ses vignes attenantes à l’aire d’accueil de la communauté des Gens du voyage.
« Ils savent qu’on termine vers 17 heures, ils viennent le soir. […] Deux ou trois employés travaillent tous les jours dans cette zone, au milieu des déchets organiques ».
Néanmoins, rassure-t-il, il ne demande pas l’expulsion de ces occupants. Il se contenterait uniquement de l’installation de sanitaires sur cette aire ouverte uniquement de juin à septembre.
« Aujourd’hui, les bons payent pour les mauvais(…) On ne sait pas où aller » !
Cette aire de grand passage de Varilhes est gérée par le Syndicat mixte pour l’accueil des gens du voyage en Ariège (SMAGVA). Il n’est destiné qu’aux gens de passage, sur une période d’une à trois semaines, pour les grands rassemblements traditionnels de la période estivale. Son équipement est donc sommaire et ne prévoit pas de sanitaires.
L’entretien journalier de l’aire est assuré par l’entreprise L’Hacienda. Environ une quinzaine de caravanes y sont installées. « Les toilettes, ça manque, mais nous n’allons pas dans les vignes. Nous savons que c’est une propriété privée. Je comprends que le monsieur se plaigne », réagit Madeleine, 63 ans, qui fréquente les lieux depuis plusieurs années.
« Nous ne sommes pas qu’une famille ici, on ne se connaît pas tous. Il y a des va-et-vient. Aujourd’hui, les bons payent pour les mauvais« , poursuit la sexagénaire. « La police est venue, ils nous ont dit qu’il fallait partir. On veut bien, mais on ne sait pas où aller.« , regrette-t-elle.
« Partir oui, mais pour aller où ? », s’inquiète, lui aussi, Lakme, 45 ans, occupante d’une caravane voisine dont l’un des proches est malade.
« L’expulsion mise en œuvre à la mi-mars »
« On se retrouve avec cette aire de grand passage de Varilhes, qui devrait être fermée puisqu’elle a vocation à accueillir des missions entre mai et août, transformée en aire d’accueil [où les occupants peuvent rester plusieurs mois]. Cette situation ne peut plus durer. », estime Emilie Barromes, sous-préfète de Pamiers.
« À Varilhes, l’expulsion des familles sera mise en œuvre à la mi-mars(…) Toutes les semaines, les services de la gendarmerie viennent leur rappeler que l’expulsion va se faire pour leur permettre d’avoir un délai de prévenance suffisamment important« , assure Emilie Barromes.
« Ils ont des solutions qui leur ont déjà été proposées. Il y a des places sur l’aire d’accueil de Mazères, il y a des places sur l’aire d’accueil de Saverdun », ajoute-t-elle. Sa réouverture est envisagée au printemps prochain.