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- « Du jamais vu chez Que Choisir » : l’association lance l’alerte sur ces « tromperies récurrentes » des huiles d’olive en supermarché
- Comment reconnaît-on une huile d’olive « vierge extra » ?
- « À trop jouer avec les seuils, ces huiles sortent des clous bien avant l’échéance de la DDM du produit »
- 3 huiles d’olive jugées sûres par l’UFC-Que Choisir !
Attention à ces huiles d’olive que vous achetez en supermarché, l’association UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme sur cette situation encore « jamais vu » : le point sur ces « tromperies récurrentes » dont en sont victimes des millions de Français ! Explications.
« Du jamais vu chez Que Choisir » : l’association lance l’alerte sur ces « tromperies récurrentes » des huiles d’olive en supermarché
« L’huile d’olive fait l’objet de nombreux manquements en matière d’étiquetage et de mentions valorisantes infondées : défauts d’étiquetage concernant l’origine ou l’entité productrice, surclassement d’huiles d’olive vierges en huiles d’olive vierges extra, etc. », révèle un bilan de l’enquête et des contrôles menés en 2021 par la DGCCRF.
Un constat confirmé par une étude de l’association UFC-Que Choisir portant sur 26 huiles d’olive vendues en supermarché. « Les résultats de notre test révèlent que 16 d’entre elles ne méritent pas la qualification « vierge extra » mentionnée sur l’étiquetage », indique-t-elle.
« 16 ont été déclassées dans la catégorie inférieure », poursuit Que Choisir. Autrement dit, ces huiles d’olives ont été « déclassées en simple « vierge ».
« Décidément, ça ne s’arrange pas », déplore Que Choisir en évoquant ces « tromperies récurrentes » entourant cette huile santé très prisée sur le marché. Elle constitue d’ailleurs le « fer de lance du régime méditerranéen ».
Comme chiffré sur le site de Bercy, « les Français consomment environ 110 000 tonnes d’huile d’olive chaque année ».
« Un score jamais atteint lors de nos précédents bancs d’essai », preuve d’une aggravation de la situation au fil des ans. Des tests réalisés par le magazine italien Il Salvagente sur une quinzaine de produits ont aussi dévoilé que la « moitié n’était pas de qualité supérieure ».
Comment reconnaît-on une huile d’olive « vierge extra » ?
Pour être qualifié de « vierge extra », une huile doit avoir « un taux d’acidité oléique (indice d’oxydation) maximum de 0,8 % alors qu’il peut aller jusqu’à 2 % pour l’huile « vierge ». Au-delà, l’huile est déclassée en « lampante » (soit impropre à la consommation et réservée à des usages industriels)», détaille l’association de défense des consommateurs.
Sur le plan organoleptique, une huile vierge extra exige « l’absence complète de défauts gustatifs (« rance », « moisi », « humide ») ». En outre, elle lui faut un « certain niveau de fruité ».
« À trop jouer avec les seuils, ces huiles sortent des clous bien avant l’échéance de la DDM du produit »
« À trop jouer avec les seuils réglementaires, ces huiles sortent des clous au bout de quelques mois, bien avant l’échéance de la DDM du produit », estime Christian Pinatel, directeur du centre technique de l’olivier (CTO).
« Cet écart important sur le prix du litre d’huile d’olive au stade de sa commercialisation, et la forte demande des consommateurs, incitent certains professionnels à recourir à des comportements frauduleux afin d’accroître leurs bénéfices », dénonce le site de la DGCCRF.
Comme rappelé lors de cette enquête de l’UFC-Que Choisir, « aucune des grandes marques présentes sur le marché ne possède ses propres oliveraies. Ce sont avant tout des embouteilleurs qui s’approvisionnent sur un marché mondial ».
« Du fait de sa forme liquide, l’huile peut facilement être mélangée et accompagnée de fausses déclarations. Même les meilleurs systèmes de traçabilité ne sont pas toujours capables de suivre et d’identifier complètement tous les volumes produits », alertent les auteurs du rapport d’Oleum, un consortium de chercheurs universitaires et de laboratoires privés qui travaillent à « trouver des solutions pour garantir la qualité et l’authenticité de l’huile d’olive »
Si la consommation de ces produits déclassés n’est pas directement dangereuse pour la santé, l’usurpation de la qualification « vierge extra » ne manque pas d’entacher la crédibilité d’une mention censée garantir des produits haut de gamme.
3 huiles d’olive jugées sûres par l’UFC-Que Choisir !
L’UFC-Que Choisir appelle à la prudence des consommateurs face aux nombreuses arnaques présentes en rayon. Il reste toutefois des bonnes huiles d’olive, à savoir l’huile d’olive extra bio d’Auchan, notée 16,3/20. C’est l’une des meilleures sur le marché.
D’autres marques se révèlent aussi comme étant de « qualité supérieure » : La GrandFruttato de Monini (15,8 sur 20) et l’huile d’olive bio d’Italie de Vigean (15,5 sur 20).