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Elle pèse 320 grammes, n’a rien d’extraordinaire à première vue et il pense avoir mis la main sur un fragment de météorite comme il en existe beaucoup.
Ce qu’il ignore, c’est qu’il vient en réalité de découvrir un objet scientifique exceptionnel. Il est désormais connu sous le nom de Northwest Africa 7030 ou plus simplement Black Beauty.
Une météorite très rare
Les premières analyses de la pierre provoquent l’étonnement des chercheurs. Sa composition chimique correspond parfaitement aux données recueillies par les rovers envoyés sur Mars.
Très vite, la conclusion tombe : il s’agit bien d’une météorite martienne. Ce type de météorite est extrêmement rare. Il représente moins de 0,5 % de toutes celles retrouvées sur Terre.
Ces pierres se forment lorsque des impacts violents sur Mars projettent des fragments rocheux dans l’espace. Certains de ces fragments finissent par atterrir sur notre planète.
Dans le cas de Black Beauty, sa structure minérale a permis aux chercheurs d’identifier son origine sans équivoque. Aujourd’hui, cette météorite est estimée à environ 3,6 millions d’euros mais sa valeur scientifique dépasse largement son prix.
Une découverte ancienne… et pleine de surprises
Pendant près de dix ans, Black Beauty est étudiée en détail. En l’examinant de près, les scientifiques découvrent un minuscule grain de zircon vieux de 4,45 milliards d’années, soit presque aussi ancien que Mars elle-même.
Ce zircon contient des éléments comme le fer, le sodium, l’aluminium et de la magnétite. Sa structure indique clairement qu’il s’est formé dans un environnement chaud et riche en eau.
Encore plus étonnant, Black Beauty contient dix fois plus d’eau que toutes les autres météorites martiennes analysées jusqu’à présent.
Cette découverte remet en cause les théories précédentes selon lesquelles l’eau serait apparue tardivement sur Mars. Elle suggère au contraire que la planète possédait de l’eau liquide dès ses premiers instants.
Mars : une planète habitable dès ses débuts ?
Les implications de cette découverte sont majeures. Si Mars possédait à la fois de l’eau et de l’oxygène dès sa formation, elle réunissait déjà les conditions nécessaires à l’apparition de formes de vie simples, comme des micro-organismes. Cela change notre regard sur l’évolution de cette planète et renforce l’idée que Mars aurait pu être habitable bien plus tôt qu’on ne le pensait.
D’autres indices vont dans le même sens comme la possible présence d’un océan souterrain situé à environ 20 kilomètres sous la surface martienne.
Pour les chercheurs en astrobiologie, ces éléments sont particulièrement encourageants. Ils alimentent les espoirs des missions d’exploration en cours, comme celle du rover Perseverance, à la recherche de traces de vie.
Une énigme toujours en suspens
Mais une question essentielle demeure : pourquoi Mars a-t-elle perdu toute cette eau ? La théorie la plus acceptée est que la planète est plus petite que la Terre et n’a pas pu conserver une atmosphère assez dense. Sans cette protection, l’eau aurait fini par s’évaporer dans l’espace ou par se figer sous la surface.
Grâce à Black Beauty, la compréhension de Mars a franchi un nouveau cap. Ce fragment venu du passé offre un aperçu précieux de l’histoire martienne. Peut-être, un jour, on aura la preuve que la vie a existé ailleurs que sur Terre.
