Mauvaise nouvelle : à partir de cette date, les loyers doivent correspondre aux revenus des locataires ! Est-ce vrai ?

Depuis quelques jours, une rumeur fait beaucoup parler d'elle : les loyers en France pourraient bientôt être calculés en fonction des revenus des locataires.

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L’information circule sur TikTok et annonce une entrée en vigueur à partir de ce mois de mai 2025. Selon cette vidéo très partagée, le montant du loyer ne devrait pas dépasser 30 % du salaire du locataire.

Les propriétaires qui ne respectent pas cette règle pourraient ainsi écoper d’une amende allant jusqu’à 7 500 euros.

Une annonce qui a de quoi inquiéter à la fois les locataires et les bailleurs. Mais qu’en est-il vraiment ? En réalité, cette information est totalement infondée.

Une intox née sur les réseaux sociaux

La source de cette rumeur est une vidéo diffusée sur TikTok. Dans un ton alarmiste, elle affirme qu’un grand changement est sur le point d’être appliqué dans la gestion des loyers.

Elle cite même un soi-disant ministre de l’Intérieur, nommé Bruno Rotayo. Or, ce nom est fictif : aucun ministre ne porte ce nom, ni aujourd’hui, ni dans le passé.

Aucune source officielle n’a confirmé une telle réforme. Aucun décret, aucune annonce gouvernementale, ni même un article dans les médias reconnus.

Tout porte à croire qu’il s’agit simplement d’une fausse information, largement relayée sur les réseaux sans aucune vérification préalable.

Une mesure difficilement applicable dans les faits

Cependant, si cette idée voie réellement le jour, quelles seraient les conséquences ? Si les loyers devaient être fixés en fonction des revenus des locataires, cela représentait un bouleversement majeur du marché immobilier.

Pour les propriétaires, cela impliquerait de connaître les revenus exacts de chaque locataire, de les actualiser régulièrement, et de revoir les loyers en conséquence. C’est une tâche lourde, source de complexité et d’incertitudes juridiques.

Cela risquerait aussi de décourager certains bailleurs à mettre leur bien en location, notamment dans les zones déjà tendues. En conséquence, une offre de logements réduite et une pression croissante pour les candidats à la location.

Un tel système créerait aussi de fortes disparités entre les villes et soulèverait de nombreuses questions d’équité. Bref, un changement difficile à mettre en place, avec des effets secondaires imprévisibles.

La réalité actuelle de l’encadrement des loyers

Aujourd’hui, les loyers en France sont bien encadrés mais non pas en fonction des revenus des locataires. L’outil de référence s’appelle l’indice de référence des loyers (IRL) publié chaque trimestre par l’Insee. Il permet de limiter les augmentations de loyer lors du renouvellement d’un bail ou en cours de localisation.

Dans certaines villes où la tension immobilière est forte, comme Paris, Lyon ou Lille, un encadrement spécifique est appliqué. Le loyer ne peut pas dépasser un plafond fixé par arrêté préfectoral.

Mais cette dépendance dépend de la régulation des caractéristiques du bien et non pas des ressources du locataire.

Des cas particuliers mais très encadrés

Il existe cependant des exceptions. Dans certains cas, un propriétaire peut demander un « complément de loyer » si le logement présente des qualités exceptionnelles (vue, terrasse, équipement rare, etc.).

Cette demande doit être clairement justifiée et ne peut pas être arbitraire.

Une fausse alerte sans fondement

Aucune réforme de ce type n’est en cours d’élaboration et les loyers ne seront pas indexés sur les revenus des locataires. Le cadre actuel repose sur des règles bien définies publiées par les autorités compétentes.

Il est donc inutile de s’alarmer. Une vidéo virale ne remplace pas une décision de l’État.


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