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Une véritable douche froide ! Des milliers de points relais de livraison de colis ferment en France au grand malheur des petits commerçants — découvrez pourquoi !
Livraison colis : voici pourquoi des milliers de points relais ferment en France
Selon nos confrères du Parisien, Mondial Relay, leader du secteur, procédera à la fermeture de pas moins de 3500 de ses points Relais chez les commerçants.
« Mondial Relay se fout de la gueule du monde », vocifère Céline Mallet, propriétaire d’un bureau de tabac à Rabastens-de-Bigorre (dans les Hautes-Pyrénées). « S’ils sont leaders, c’est grâce à nous. », déplorait celle qui recevait jusqu’à 200 colis par jour.
« Mon magasin était équipé pour être Point Relais. Aujourd’hui, les étagères sont vides », déclarait amèrement la patronne des lieux, qui gagnait environ 1 000 euros par mois pour cette prestation.
« Voilà comment on est remercié », abonde Marie-Elisabeth Tachon, à la tête de la biscuiterie/salon de thé Les Délices de Babette à Lapalisse (à Allier). « On les a aidés à se mettre en place, à se développer, on est remplacés par des hommes de fer. »
« Ils nous ont remplacés, on se fait jeter comme des vieilles chaussettes sales ».
« Ils nous ont remplacés par un locker qui a ouvert à 100 m à peine de chez nous», réagit à son tour, Sandrine, patronne d’une bijouterie à Rettel. Et du jour au lendemain, on se fait jeter comme des vieilles chaussettes sales, estime-t-elle, comme la cinquième roue du carrosse. Alors qu’ils étaient bien contents de nous avoir pendant le COVID avec nos centaines de colis quotidiens… ».
Avec près de 90 colis réceptionnés et autant envoyés chaque jour, cette commerçante touchait environ 15 centimes par paquet, soit 800 € de revenus mensuels. « J’avais pris une personne à temps partiel pour s’occuper de tout ça », indique-t-elle au quotidien francilien.
Mais avec la fermeture de son point relais, elle s’inquiète : « comment je vais faire pour conserver son poste ? »
« Ça payait certaines factures », confirme pour sa part Jean-Pierre Borrel, patron de l’épicerie Le Commerce au Plessis-Macé (dans Maine-et-Loire). « Nos habitués prenaient toujours quelque chose quand ils venaient chercher un colis. » Cette décision de Mondial Relay, « Ça précipite notre fermeture. C’est une catastrophe ».
« On s’est débarrassé de nous comme ça. Merci, au revoir ! », se rappelle encore Vincent, gérant d’une chocolaterie à Jarny (Meurthe-et-Moselle) qui a été point relais pendant six longues années.
Mais pourquoi donc ces milliers de points relais de livraison colis ferment-ils en France ? Comme expliqué dans les colonnes d‘Ouest-France, Mondial Relay privilégie désormais les « lockers ». Il s’agit de ces casiers ouverts 24h/24, 7 jours sur 7, depuis lesquels on peut expédier ou retirer un colis en saisissant seulement un code.
Mondial Relay s’explique
Mondial Relay compte à lui seul environ 7 000 lockers sur tout le territoire français. Le leader du secteur indique ne pas avoir le choix que de « renforcer sa compétitivité en s’adaptant aux nouveaux usages des Français», d’autant plus, justifie-t-il auprès d’actu.fr, « dans un contexte d’évolution du marché de la livraison de colis et des habitudes des consommateurs ».
La croissance de ces dispositifs, ajoute l’entreprise, « s’accompagne d’une rationalisation et d’une optimisation du parc de Points Relais afin de proposer un réseau de qualité et un maillage toujours plus adapté ». Mais force est de constater que Paris et les grandes villes semblent jusque-là non concernées par cette réforme.
Une inégalité de traitement entre les points relais
Après avoir contacté une trentaine de points relais de livraison de colis dans la capitale, Le Parisien constate qu’aucun d’eux n’a été « prévenu d’une fermeture prochaine » — contrairement aux milliers de points chez les commerçants des plus petites villes en France qui ferment à tour de rôle.
« J’en ai entendu parler, mais je n’ai rien reçu, confirme Lylia, opticienne en banlieu ouest de Paris. On fait sûrement plus de chiffres, entre 250 et 300 colis par jour, c’est pour ça qu’ils nous épargnent ». Idem pour Cécile, patronne d’un concept store dans le centre de Paris.