Selon un notaire : voici l’âge auquel il faut commencer à transmettre votre bien immobilier pour ne pas pénaliser vos enfants

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Parler de succession ou de donation, ce n’est jamais la conversation la plus joyeuse autour d’un café. Et pourtant, c’est souvent un passage obligé, un peu comme faire sa déclaration d’impôts ou réparer une fuite sous l’évier : on repousse, on repousse… jusqu’au moment où ça devient urgent. Et là, c’est souvent trop tard pour faire les bons choix, ceux qui allègent la note tout en préservant l’harmonie familiale.

Alors, à quel moment faut-il s’y mettre sérieusement ? Quand est-ce qu’il devient vraiment stratégique de penser à transmettre ce que l’on a construit au fil des années ? Un notaire lève le voile sur une période bien précise, que beaucoup ignorent… et qui pourrait faire toute la différence.

Transmettre, oui, mais pas n’importe quand

On croit parfois qu’il faut attendre un certain âge ou une certaine « maturité financière » pour parler de succession. D’autres, au contraire, pensent qu’il faut s’y prendre le plus tôt possible. La vérité, comme souvent, est un peu entre les deux.

Selon Maître Mathieu Fontaine, notaire de son état, la période idéale pour passer à l’action se situe entre 61 et 71 ans. Pourquoi ce créneau ? Parce que c’est souvent à ce moment-là qu’on a une vision plus claire de son patrimoine, qu’on est généralement à la retraite, et qu’on peut se permettre d’anticiper sans se priver.

Ce que dit le fisc (et ce qu’il ne dit pas trop fort)

Au-delà de 60 ans, la valeur fiscale de ce qu’on appelle la nue-propriété commence à diminuer. Dit autrement : plus vous avancez en âge, plus l’État estime que vous utiliserez moins longtemps vos biens… donc plus il est « rentable » de les transmettre à vos enfants à ce moment-là. Résultat : une part plus importante peut leur être transférée avec des droits de succession allégés.

Concrètement, entre 61 et 71 ans, vos enfants peuvent récupérer jusqu’à 60 % de la valeur d’un bien en nue-propriété, avec des frais réduits. Passé 71 ans ? C’est un peu comme les prix après les soldes : ils remontent. Et ce qui aurait pu être un cadeau fiscal devient vite un fardeau pour vos héritiers.

Le démembrement de propriété, un outil encore trop méconnu

Si vous êtes plutôt du genre à anticiper dès la trentaine, il existe une autre stratégie redoutablement efficace : le démembrement de propriété. Derrière ce nom un peu barbare, se cache un principe simple : vous gardez l’usage du bien (l’usufruit), et vous en transmettez la valeur à vos enfants (la nue-propriété). Ainsi, la base taxable est allégée.

Ce mécanisme peut être mis en place dès 31 ans, selon les experts, pour celles et ceux qui commencent à bâtir leur patrimoine immobilier. À cet âge, on a souvent de jeunes enfants, et c’est le moment idéal pour poser les bases d’une transmission intelligente.

Mais soyons réalistes : tout le monde n’a pas un bien de plusieurs centaines de milliers d’euros à 30 ans. Heureusement, la loi permet des donations exonérées jusqu’à 200 000 € par enfant, à condition que le parent ait moins de 80 ans et l’enfant plus de 18. De quoi largement optimiser, sans attendre la retraite.

L’anticipation, une clé pour éviter les tensions familiales

Transmettre, ce n’est pas simplement une affaire de chiffres ou de pourcentages. C’est aussi – et surtout – une façon de protéger ses proches, d’éviter les conflits et les mauvaises surprises. On a tous en tête des histoires de fratries déchirées pour un appartement ou une maison de famille. Anticiper, c’est aussi dire clairement ce qu’on veut, et dans quelles conditions.

Chaque situation est unique : certains veulent garder la main sur leurs biens jusqu’au bout, d’autres préfèrent partager de leur vivant. Il n’y a pas de solution magique, mais une chose est sûre : être accompagné par un notaire ou un conseiller en gestion de patrimoine permet de faire les bons choix, au bon moment.

Ni trop tôt, ni trop tard

Si l’idée de transmettre commence à vous trotter dans la tête, c’est peut-être le signe qu’il est temps d’y penser sérieusement. Entre 61 et 71 ans, la fenêtre est particulièrement favorable pour alléger la facture tout en sécurisant l’avenir de vos enfants.

Mais rien ne vous empêche de commencer à poser les bases bien avant, notamment avec des outils comme le démembrement ou les donations exonérées. L’essentiel ? Ne pas attendre que ce soit trop tard. Car en matière de transmission, comme dans bien d’autres domaines… c’est toujours ceux qui prévoient qui s’en sortent le mieux.


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