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Dans l’imaginaire collectif, la retraite est souvent perçue comme un passage vers des jours plus sereins. Malheureusement, la réalité n’est pas si rose ! Pour de nombreux Français, cet âge tant attendu ne signe pas toujours la fin des difficultés financières. Une étude récente de la Drees révèle même que plus d’un tiers des personnes bénéficiant d’un minimum social avant 60 ans continuent d’en dépendre une fois à la retraite. Pourquoi bon nombre de Français à la retraite vivent encore dans la précarité après 60 ans ?
Retraite : pourquoi tant de Français vivent dans la précarité après 60 ans ?
La retraite est loin d’être une garantie de fin de précarité. Selon une étude de la Drees, plus d’un bénéficiaire de minima sociaux sur trois continue de percevoir ces aides après leur départ à la retraite.
Ce phénomène ne se résout pas immédiatement à 62 ans, l‘âge légal de départ. Il s’étend en moyenne jusqu’à 67 ans, avec des variations selon les types d’aides perçues.
« La retraite permet effectivement à certaines personnes de sortir des minima sociaux, note la Drees. Cela n’a toutefois pas lieu en une fois (à 62 ans) mais de façon étalée entre 62 et 67 ans. »
À 61 ans, environ 11 % des Français bénéficient d’un minimum social. Après 62 ans, cette proportion diminue légèrement à 7,3 % puis continue de baisser avec l’âge, atteignant 6 % à 67 ans puis 5,5 % à 70 ans.
Cependant, cette baisse ne résulte pas uniquement de l’augmentation des pensions de retraite, mais aussi de l’absence d’une amélioration financière notable pour une partie des retraités.
« La probabilité d’être encore dans les minima sociaux à 70 ans » dépend du« type de minimum perçu »
« La probabilité d’être encore dans les minima sociaux à 70 ans varie selon le type de minimum perçu, constate le service ministériel : plus faible pour les bénéficiaires, à 59 ans, de l’ASS (10 %) ou de l’AAH (45 %, avec une incapacité comprise entre 50 et 79 %). Et beaucoup plus élevée pour les bénéficiaires à 59 ans du RSA (52 %) ou de l’AAH1 (60 %, avec une incapacité supérieure ou égale à 80 %). »
Une retraite deux fois importante
Les anciens bénéficiaires de minima sociaux, tels que le RSA, l’AAH, ou l’ASS, voient souvent leurs pensions de retraite bien moindres à celles des autres retraités.
En 2020, ces pensions étaient en moyenne de 863 € brut par mois, contre 1 682 € pour les autres, soit presque deux fois moins. Ce montant peut tomber à 600 € par mois en moyenne pour les anciens bénéficiaires du RSA ou de l’AAH.
Ce faible montant est dû à des carrières incomplètes. C’est le cas de plus de 80 % des anciens bénéficiaires du RSA ou de l’AAH.
En outre, près de 44 % des personnes ayant perçu un minimum social à 59 ans continuent d’en bénéficier après 70 ans, parfois en complément de leur retraite propre. Vous comprenez maintenant pourquoi tant de Français à la retraite vivent encore dans la précarité après 60 ans !
7 cas sur 8 concernés par le cumul des pensions
Le cumul des pensions est courant (de l’ordre de 7 cas sur 8), surtout parmi les plus âgés, et ceux qui bénéficient du RSA ou de l’AAH voient leur situation financière restée fragile malgré leur retraite.
Même parmi les retraités ne bénéficiant plus de minima sociaux, leur retraite de base ne garantit pas toujours un revenu suffisant pour sortir de la précarité. « En effet, d’autres ressources comme la pension de retraite d’un conjoint sont prises en compte » dans le calcul global des revenus, relaie Ouest France.