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La guerre est déclarée. L’Assurance-maladie sort les grands moyens pour traquer les fraudeurs après avoir été victime d’une fraude massive atteignant plus de 7 millions d’euros de préjudice.
Victime de plus de 7 millions d’euros de fraude, l’Assurance-maladie riposte et sort les grands moyens contre les fraudeurs !
L’Assurance-maladie est en alerte rouge face à une vague de fraude atteignant plus de 7 millions d’euros de préjudice. À l’aube de ses 80 ans, la Sécurité sociale doit « relever de nombreux nouveaux défis » dont la lutte contre des escroqueries de plus en plus sophistiquées, provenant tant de professionnels de santé que d’assurés.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les fraudes à la Sécurité sociale ont explosé, avec un préjudice de 153 millions d’euros rien qu’en Île-de-France en 2024.
Une « gigantesque fraude » a récemment été mise au jour touchant « 75 caisses primaires d’Assurance maladie et 54 mutuelles en France ».
Cet important réseau de fraudeurs, dirigé depuis les Émirats arabes unis, mise sur des fausses factures pour des dispositifs de prothèses auditives et des frais d’optique, profitant du dispositif de remboursement à 100 % instauré en 2020 par l’État.
L’Assurance-maladie a démantelé le réseau avec l’arrestation de trois complices, qui seront jugés en 2026 pour escroquerie organisée.
« Le premier coupable, c’est l’Assurance maladie(…) C’est d’une naïveté incroyable »
L’enquête menée par le groupe interministériel de recherches (GIR) a révélé que les fraudeurs avaient mis en place des sociétés éphémères et avaient multiplié les surfacturations pour soutirer des fonds à la Sécurité sociale.
« Le premier coupable dans cette histoire, c’est quand même l’Assurance maladie qui n’a fait aucune vérification préalable. C’est d’une naïveté incroyable », analysait auprès de franceinfo, un expert de l’organisme public spécialisé dans la détection des fraudes.
Cyberargents, des amendes pharaoniques, service de signalements
Pour répondre à cette menace, les Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) déploient des moyens inédits pour traquer les fraudeurs. Une équipe de cyberenquêteurs a été constituée. «Au niveau national, nous serons bientôt à 60 cyberargents», révèle au Parisien, le directeur général de la CPAM de l’Essonne.
Pour chaque fraude identifiée, des sanctions disciplinaires sont désormais appliquées, avec des lourdes amendes pouvant atteindre jusqu’au montant de la fraude. Par exemple, un assuré ayant détourné 10 000 euros peut se voir condamner à rembourser cette somme et à payer une amende équivalente, illustre-t-il.
En cas de fraude avérée, les professionnels de santé peuvent être dénoncés, déconventionnés et perdre leur droit de remboursement, ce qui peut conduire à la fermeture de leur cabinet.
L’Assurance-maladie a également introduit un téléservice, l’Asafo, permettant aux assurés de signaler des fausses ordonnances, une pratique en forte hausse. Malgré ces efforts, les escrocs n’hésitent aujourd’hui pas à s’associer à « des complices se faisant passer pour des médecins ».