Je gagnais 2 200 € comme assistante sociale : voici ce que je touche vraiment après 30 ans de carrière (et le choc que j’ai eu)

Claire, 62 ans, a consacré plus de trente années de sa vie à accompagner les personnes en difficulté.

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Entre les visites à domicile, les permanences et les urgences imprévues, ses journées ne comptaient jamais vraiment huit heures.

Engagée et investie, elle espérait qu’une carrière au service des autres finirait par lui garantir une retraite à la hauteur de son engagement. Malheureusement, la réalité s’est révélée bien différente.

En quittant son poste, elle s’attendait à percevoir une pension relativement correcte, alignée sur les 2 200 € nets qu’elle touchait en fin de carrière.

À la place, elle découvre qu’elle devra désormais vivre avec 1 400 € par mois. Une baisse de revenu de près de 800 €, difficile à encaisser.

Le principal responsable de cet écart est le mode de calcul du régime général qui prend en compte les 25 meilleures années de carrière et non les dernières.

Pendant longtemps, Claire a enchaîné les contrats précaires et les temps partiels, avec un salaire souvent proche de 1 800 € ou moins. Résultat : ses efforts de fin de parcours n’ont eu qu’un impact limité sur le montant final de sa pension.

« J’ai donné le meilleur de moi-même pendant des décennies, mais ce sont les années les plus modestes qui comptent le plus dans le calcul. C’est un peu amer. »

Un budget serré, un quotidien réinventé

Passer d’un revenu de 2 200 € à 1 400 € impose des choix difficiles. Claire a dû ajuster ses habitudes et revoir ses priorités. Certaines dépenses utiles sont devenues inaccessibles.

Elle a suspendu les séances chez le kinésithérapeute, indispensables pour soulager ses douleurs au dos. Le voyage dans le Sud, envisagé de longue date, a été repoussé. Même l’abonnement modeste au théâtre local n’entre plus dans son budget.

Côté aides, les montants sont faibles. Claire perçoit 37 € d’aide au logement, une somme qui n’allège que très peu ses charges fixes.

Quant à l’ASPA ou l’allocation de solidarité pour les personnes âgées, elle reste hors de portée. En effet, elle est réservée aux retraités dont les ressources sont inférieures à 1 034 € par mois.

Quant au minimum contributif, il s’élève à 847,57 €, mais ne concerne que ceux ayant cotisé sur une carrière complète.

Des aides limitées et une complexité décourageante

Les dispositifs de soutien existent mais leurs montants restent modestes et les démarches administratives sont parfois longues et complexes. Remplir les formulaires, rassembler les justificatifs, relancer les services compétents demandent une énergie considérable pour des compléments souvent symboliques.

« On a parfois l’impression qu’il faut se battre pour chaque euro. », insiste-t-elle.

Réinventer sa retraite sans se ruiner

Malgré tout, Claire a trouvé des ressources ailleurs. Elle a transformé son potager en véritable réserve en cultivant des légumes alimentaires et plantes aromatiques qu’elle échange parfois avec ses voisins.

En outre, elle participe également à des ateliers gratuits proposés par la mairie et s’investit comme ambassadrice santé pour les personnes âgées de son quartier : une mission bénévole valorisante, qui lui donne également accès à certaines activités culturelles.

Elle fréquente des épiceries solidaires et donne de son temps à la Banque alimentaire. Cette nouvelle implication lui apporte une forme de reconnaissance et d’utilité qui compense le choc de sa transition financière.

« Aujourd’hui, je continue d’aider les autres. Et, quelque part, cela m’aide moi aussi. »

Une retraite modeste, mais active

La retraite de Claire est loin d’être dorée. Mais elle a réussi à s’adapter, à trouver un nouvel équilibre et à redonner du sens à cette étape de sa vie.

Moins de moyens, certes, mais plus de liens, d’ingéniosité et de solidarité. C’est une autre forme de richesse.


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