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Rien que dans la région Émilie-Romagne, en Italie, le service dédié a accueilli près de 65 000 mineurs en 2023, soit une hausse ahurissante de plus de 180 % en un peu plus de dix ans. C’est une vraie montée en flèche qui inquiète au plus haut point.
Lors des États généraux de l’enfance et de l’adolescence, la conseillère Isabella Conti a tiré la sonnette d’alarme. Elle a pointé du doigt un coupable désormais identifié : l’exposition précoce aux smartphones et autres écrans.
Mais pourquoi ce lien ? Et surtout, qu’est-ce qu’on peut faire ?
Exposition numérique précoce : un vrai poison pour le cerveau en développement
Les scientifiques n’ont pas mis longtemps à faire le lien. Trop d’écrans trop tôt bouleverse le développement neurologique et comportemental des tout-petits.
On parle ici d’une utilisation non encadrée, sans surveillance ni limites. Plusieurs études internationales, solides comme du béton, ont montré que les enfants de 2 à 3 ans passant un temps trop important devant les écrans présentaient souvent des retards de langage, des troubles de l’attention et même des difficultés à gérer leurs émotions.
Une étude marquante publiée dans JAMA Pediatrics a démontré que ces enfants avaient avaient du mal à s’autoréguler, c’est-à-dire à contrôler leurs impulsions et comportements. C’est comme si les écrans volaient une partie de leur capacité à se maîtriser.
En Italie, la Société italienne de pédiatrie alerte régulièrement. Tablettes, smartphones et leur usage non régulé freinent sérieusement la neuroévolution des petits.
Les écrans : un mauvais calmant pour les émotions des enfants
On pourrait penser que ces gadgets sont une bonne béquille pour calmer un enfant en colère ou ennuyé, mais détrompez-vous ! Utiliser un écran pour apaiser les tout-petits est un piège.
Une étude récente menée par Konok et al. en 2024 révèle que les enfants entre 2 et 5 ans souvent « apaisés » par ces écrans sont moins capables de gérer la colère ou la frustration sans eux un an plus tard.
Eh oui, ces petits bouts se retrouvent démunis face à leurs émotions, plus fragiles et plus vulnérables au stress.
Au lieu d’apprendre à dire « ça va aller » ou « je suis en colère, mais je peux gérer », ils se reposent sur un écran comme un doudou électronique. Et ce n’est pas franchement top pour leur développement psycho-affectif.
Comment éviter que les écrans n’aillent trop loin ?
Alors, que faire pour ne pas tomber dans ce piège numérique ? Les experts ont des réponses claires et elles valent le coup d’être entendues.
L’American Academy of Pediatrics, par exemple, recommande une règle simple : zéro écran avant 2 ans. Pas un petit coup d’œil, rien du tout. Pour les 2-5 ans, pas plus d’une heure par jour et toujours en présence d’un adulte.
Mais attention, il n’est pas question de laisser l’écran faire le boulot à la place des parents ou des éducateurs ! Il faut encourager les alternatives qui font du bien à la tête et au cœur. On peut citer la lecture partagée, le jeu symbolique, les balades en nature, et surtout, les interactions humaines.
Ces activités sont loin d’être ringardes. Elles sont carrément fondamentales pour que les enfants construisent leurs compétences émotionnelles et sociales.
La lecture, par exemple, est un véritable coup de pouce pour le langage et l’imaginaire, tout en renforçant les liens affectifs.