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La Fondation Abbé-Pierre a publié son 30e rapport annuel le 3 février, offrant un état des lieux alarmant de la crise du logement.
La France semble enfoncée dans une spirale négative avec des chiffres qui ne cessent de grimper. Le nombre de sans-abri atteint un nouveau record : 350 000 individus, soit 20 000 de plus que l’année précédente.
C’est une réalité tragique qui touche de plus en plus de Français chaque jour.
Un nombre de décès dans la rue qui frôle l’indicible
Parmi les révélations les plus poignantes, on trouve un nombre historique de décès dans la rue. Jamais le pays n’avait compté autant de vies perdues en raison de la précarité et du manque de soutien.
Ce chiffre tragique s’ajoute à une série d’expulsions qui ont atteint un sommet de 19 000 expulsions locatives, souvent orchestrées avec l’intervention des forces de l’ordre. Une situation qui plonge davantage dans l’angoisse les millions de Français concernés par la précarité.
Une réalité de plus en plus étendue : 4 millions de mal-logés
Les chiffres sont saisissants. En plus des sans-abri, 4 millions de Français sont mal-logés. Cela veut dire qu’ils vivent dans des conditions de logement indignes, souvent dans des squats, des bidonvilles ou des campements précaires.
Il est impossible de fermer les yeux face à cette situation. En tout, 12 millions de personnes se retrouvent fragilisées par la crise du logement, dans un climat politique de plus en plus instable.
Personnes handicapées : les grandes oubliées du logement
Pour la première fois, la Fondation Abbé-Pierre a mis en lumière les difficultés particulières des personnes handicapées. Qu’elles présentent un handicap visible ou invisible, ces dernières sont souvent surreprésentées parmi les mal-logés.
Selon Marie-Hélène Le Nédic, présidente de l’organisation, « le manque de logements accessibles, ainsi que des structures pensées pour des personnes valides, accentuent leur précarité ».
Cette situation est d’autant plus tragique qu’elle survit à quelques jours du 20e anniversaire de la loi handicap de 2005, dont les promesses semblent bien loin d’être tenues.
Une dégradation qui touche aussi l’environnement
La crise du logement n’est pas un phénomène isolé. Elle s’accompagne également de la dégradation de l’environnement. Il n’y a qu’à voir l’exemple récent de deux hommes condamnés pour avoir transformé un site des Calanques de Marseille en décharge sauvage.
Cet incident souligne l’urgence de traiter les problématiques liées à l’habitat sous un angle plus global. Le mal-logement est une question qui va au-delà de la simple pénurie de logements.
Il est nécessaire de repenser toute la politique de l’habitat, en tenant compte des défis environnementaux et sociaux.
