Marché du travail des seniors : à partir de quel âge êtes-vous jugé trop vieux pour travailler ?

Le regard sur les travailleurs de plus de 50 ans reste encore trop sévère...

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Aujourd’hui, l’espérance de vie augmente et beaucoup de personnes restent actives et en bonne santé bien plus longtemps qu’avant.

Pourtant, dans le monde professionnel, l’âge semble être un frein dès 50 ans passés. Une enquête récente, menée par le cabinet Elabe pour l’Unédic, met en lumière cette réalité.

A partir de 52 ans, les salariés sont souvent considérés comme des « seniors » au sein de leur entreprise. Un seuil plus bas que dans le reste de la société où l’on parle plutôt de 57 ans.

Ce décalage entre la perception sociale et la réalité du travail inquiète. C’est dans ce contexte que la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a lancé le 29 avril dernier un colloque consacré à l’emploi des plus de 50 ans.

L’objectif affiché est de transformer les pratiques, faire évoluer la loi, mais aussi modifier en profondeur le regard porté sur ces travailleurs expérimentés.

Et pour cause, en France, seuls 35 % des personnes âgées de 60 à 64 ans sont encore en activité. Un chiffre très faible comparé à l’Allemagne, où ce taux atteint 61 %.

Pour le ministre, cette situation est le résultat de décennies d’habitudes. « Depuis les années 1980, nous avons trop souvent accepté que des hommes et des femmes quittent le marché du travail dès 50 ans », a-t-elle déclaré.

Selon elle, c’est une perte humaine, sociale et économique considérable.

Un départ du monde du travail souvent subi

Ce départ anticipé de la vie professionnelle n’est pas toujours un choix. À 50 ans, de nombreuses personnes ont encore beaucoup à offrir : de l’énergie, des idées, et une solide expérience.

Pourtant, dans les faits, beaucoup se retrouvent progressivement mis à l’écart. Et une fois cette barrière atteinte, il devient de plus en plus difficile de retrouver un emploi stable.

Les données de l’enquête « Le travail en transitions » confirment ce constat. Passé 56 ans, les chances de revenir sur le marché du travail diminuent nettement. Cela s’explique en partie par les nombreux préjugés qui entourent les salariés plus âgés.

Certains employeurs pensent qu’ils sont moins performants, moins motivés ou peu adaptés aux nouvelles méthodes de travail. Des idées reçues qui ne reposent pas sur des faits mais qui freinent considérablement l’embauche.

Un potentiel sous-estimé

Pourtant, l’image que se font les autres salariés des travailleurs d’âges est bien différente. D’après l’enquête, 55 % des actifs considèrent les seniors comme un véritable atout pour l’entreprise.

Seuls 8 % estiment qu’ils pourraient être un obstacle. Cela montre qu’il existe un décalage entre la perception des collègues et celle de certains employeurs.

Les profils expérimentés peuvent apporter beaucoup : du savoir-faire, de la stabilité, mais aussi la capacité à encadrer les plus jeunes.

Ne pas leur faire une place est passer à côté d’une ressource précieuse. Et tout cela, simplement à cause d’une date de naissance inscrite sur un CV.

Des actions pour faire évoluer les mentalités

Face à ces constats, le ministère du Travail a décidé d’agir. Une campagne de communication sera lancée en juin pour sensibiliser les entreprises et l’opinion publique. Le message principal est clair : « Il y a une place pour tous dans le monde du travail ».

Alors, doit-on vraiment penser qu’à 52 ans, on est trop vieux pour travailler ? La vraie question est sans doute : quand décidera-t-on de cesser de croire à ce préjugé ? Il est temps de reconnaître que l’expérience est une richesse, pas une faiblesse.


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