Afficher le résumé Masquer le résumé
Désormais, pour percevoir cette aide, les bénéficiaires doivent s’engager dans 15 à 20 heures d’activités chaque semaine. L’objectif est de favoriser l’insertion professionnelle et inciter au retour à l’emploi.
Sur le papier, c’est une bonne idée. Mais dans la réalité, son application laisse parfois perplexe.
Un témoignage diffusé récemment sur RMC le montre bien. Une jeune femme de 19 ans raconte qu’elle touche 580 euros par mois tout en vivant chez ses parents. Jusque-là, rien d’illégal.
Mais ce qui surprend, c’est qu’elle compte ses activités sportives dans ses heures d’insertion. Selon elle, aucun contrôle ne serait effectué. Elle déclare simplement ce qu’elle fait et ça passe.
RSA Jeune Actif, un dispositif encadré ?
Le RSA Jeune Actif est une version spécifique du RSA classique. Il s’adresse aux jeunes de 18 à 25 ans mais à certaines conditions.
Il faut avoir travaillé deux ans à temps plein ou avoir été indemnisé par Pôle emploi. Ce n’est donc pas une aide automatique pour tous les jeunes sans revenu.
Dans le cas de cette jeune femme, on peut légitimement se poser des questions. A-t-elle vraiment rempli les conditions nécessaires ? Ou bien y a-t-il eu une erreur, voire un manque de vérification ?
Ce type de situation soulève des doutes sur le sérieux des contrôles et sur la manière dont le dispositif est appliqué.
Des outils utiles… mais pas toujours utilisés
La CAF propose un simulateur RSA pour permettre à chacun de vérifier son éligibilité. C’est un outil simple et accessible en ligne qui peut éviter les mauvaises surprises.
Mais encore faut-il que les personnes concernées l’utilisent. Beaucoup ne le font pas, par manque d’information, de temps ou de clarté dans les démarches.
Et même lorsque la demande est faite correctement, certains cas semblent échapper à toute vérification. Des bénéficiaires passent entre les mailles du filet, pendant que d’autres éligibles peinent à faire valoir leurs droits.
France Travail : un nouveau cadre d’accompagnement
Avec la réforme, un nouvel acteur est entré en scène : France Travail. Sa mission est d’accompagner les bénéficiaires dans leur parcours d’insertion. Cela peut passer par des formations, des missions de bénévolat, des aides à la réinsertion, voire des activités sportives, si elles sont jugées utiles.
Dans le cas évoqué, la jeune femme déclare quelques séances de sport et de petits services rendus à une voisine pour justifier ses heures. Selon son père, cela suffit à remplir les conditions.
Mais on est loin de l’idée d’un accompagnement structuré vers un emploi durable.
Vers un contrôle plus rigoureux ?
Ce témoignage met en lumière un problème de manque de contrôle. Si l’idée du RSA et de l’accompagnement est bonne, encore faut-il qu’elle soit bien encadrée.
Il ne s’agit pas de pointer du doigt les bénéficiaires mais de s’assurer que l’aide parvienne à ceux qui en ont réellement besoin.
Un suivi plus sérieux des activités déclarées permettrait d’éviter les dérives. Le RSA n’est pas une allocation par défaut mais un soutien temporaire destiné à favoriser l’autonomie.
Une piste pour l’avenir : valoriser la qualité des activités
Plutôt que de se contenter d’un décompte d’heures, peut-être faudrait-il s’intéresser davantage à la nature des activités.
Est-ce qu’elles contribuent réellement à une insertion ? Est-ce qu’elles ouvrent des perspectives ? À force de trop assouplir les critères, on risque de perdre l’essence même du dispositif.
En somme, le RSA doit rester un tremplin, pas une simple formalité.