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Pourtant, certaines personnes n’arrivent pas à en demander même si elles en ressentent fortement le besoin. Pourquoi est-ce si difficile pour elles ? La psychologie apporte des réponses précieuses à cette question.
Un besoin réel, mais difficile à exprimer
Quand une personne désire un contact affectueux sans pouvoir le demander, ce n’est pas simplement de la réserve. C’est souvent le reflet d’un conflit intérieur profond.
Ce blocage émotionnel est généralement lié aux expériences vécues depuis l’enfance, à une éducation particulière ou aux blessures anciennes.
Comme l’explique Lisa Fritscher, spécialiste en santé mentale, il peut s’agir d’une peur de l’intimité. La crainte d’être rejeté ou blessé rend l’ouverture aux autres difficiles. Alors, même si le besoin est là, la personne se retient, de peur de souffrir.
Ainsi, elle garde pour elle ce désir d’être pris dans les bras. Se montrer vulnérable lui semble trop risqué. Elle préfère se protéger, quitte à se priver d’un geste de réconfort pourtant essentiel.
L’attachement essentiel : se protéger en gardant ses distances
Ce blocage trouve aussi ses racines dans ce que les psychologues appellent le style d’attachement essentiel. Théorisé par John Bowlby et Mary Ainsworth, ce modèle décrit les personnes qui ont appris, souvent très tôt, à ne pas trop dépendre des autres. Leur attitude est guidée par la peur d’être envahies ou de perdre leur autonomie.
Ces individus peuvent avoir envie de tendresse mais se retiennent pour ne pas paraître faibles ou dépendants. Ils préfèrent tout gérer seuls, même si cela les isole.
Leur besoin de proximité est bien réel, mais il entre en conflit avec leur volonté de garder le contrôle.
L’estime de soi, un élément central
Parfois, cette difficulté à demander un câlin vient d’un sentiment de ne pas être digne d’en recevoir. Certaines personnes, surtout si elles ont grandi dans un environnement peu affectueux, développent l’idée qu’elles ne méritent pas d’attention ou de réconfort. Elles pensent que montrer leur besoin serait « trop » ou même mal vu.
Ce type de comportement peut être la conséquence d’un contexte familial où les émotions étaient peu accueillies : sur les ignorants, sur les minimisait, ou sur les punissaient. Avec le temps, la personne apprend à cacher ce qu’elle ressent.
Des influences culturelles encore bien présentes
La manière dont on exprime ou non ses besoins affectifs dépend aussi de la culture et des normes sociales. Les hommes, par exemple, ont parfois été éduqués dans l’idée qu’ils doivent être forts et ne pas montrer leurs émotions.
Quant aux femmes, certaines craignent d’être jugées trop sensibles si elles parlent ouvertement de leurs besoins. Ce conditionnement social pèse encore, même aujourd’hui.
Un profil psychologique sensible, mais exigeant
Souvent, ceux qui n’osent pas demander d’affection sont très sensibles, attentifs aux émotions des autres, mais beaucoup plus durs envers eux-mêmes. Ils veulent bien faire, être à la hauteur, et finir par mettre de côté leurs propres besoins.
Il arrive aussi qu’ils alternent entre envie de proximité et peur de l’intimité. Comme l’explique la thérapeute Sheri Jacobson, ils peuvent ressentir à la fois un besoin d’amour et une peur d’être blessés, ce qui rend toute démarche affective confuse et douloureuse.
Retrouver le chemin vers l’autre
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’évoluer. Le premier pas consiste à prendre conscience de ses émotions et à les accueillir. Des outils comme la roue des émotions du psychologue Robert Plutchik peuvent aider à identifier ce que l’on ressent.
En apprenant à mieux se connaître, on fini par pouvoir dire simplement : « J‘ai besoin d’un câlin. » Et ce petit mot peut marquer le début d’un changement profond.