Se parler à soi-même à haute voix : un signe de sagesse ou de folie ? La psychologie vous répond

Vous est-il déjà arrivé de vous parler tout seul à vous-même ?

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Rassurez-vous, ce n’est pas du tout un signe de folie ou d’isolement. En fait, la psychologie révèle que ce dialogue intérieur, ou même extérieur lorsque l’on parle à voix haute, est un véritable atout pour notre cerveau.

Oui, parler à soi-même n’est pas étrange, c’est même très utile.

Pourquoi parle-t-on à voix haute ?

Il faut d’abord comprendre que se parler à soi-même est un comportement tout à fait naturel. Cela permet de clarifier ses idées, d’apaiser son stress ou de trouver une solution à un problème compliqué.

Ce n’est pas réservé à quelques personnes « bizarres », petits et grands pratiquent ce rituel qui sert d’outil d’auto-organisation mentale.

Le psychologue russe Lev S. Vygotsky, un pionnier dans ce domaine, expliquait dès 1934 dans son livre Pensée et Langage que ce qu’il appelait « l’auto-instruction verbale » est une méthode précieuse, surtout chez les enfants.

Ces derniers utilisent ce dialogue interne pour mieux comprendre le monde, structurer leur pensée et contrôler leur comportement.

Mais les adultes aussi y ont recours, notamment face à des tâches complexes. Ce dialogue intérieur fait alors le lien entre la réflexion et l’action.

Les avantages du monologue intérieur

Alors, à quoi sert vraiment cette habitude ? Vygotsky est clair : cela aide à organiser ses idées, gérer ses émotions et guider ses actions. C’est un véritable outil pour résoudre des problèmes en plusieurs étapes ou accomplir une tâche difficile.

Imaginez-vous en train de monter un meuble compliqué. Prononcer à voix haute « D’abord la planche A, puis la planche B » facilite la compréhension et évite les erreurs. Verbaliser ses étapes aide donc à mieux structurer sa pensée et à améliorer ses performances.

Un article du Journal Argentin de Thérapie Cognitive Comportementale confirme que ces « auto-instructions » – ces petites phrases que l’on se dit dans sa tête ou à voix haute – fonctionnent comme un guide intérieur.

Elles montrent comment réfléchir, comment agir et surtout comment ne pas perdre le contrôle face à des difficultés.

Se parler à soi-même améliorer-t-il la concentration ?

Une étude réalisée à l’université du Wisconsin aux États-Unis s’intéresse à l’impact de la parole autodirigée sur la concentration et la mémoire de travail. Le résultat est clair : parler à voix haute peut réellement augmenter votre capacité d’attention.

Lors de cette expérience, les participants devaient chercher des objets dans des images. Parfois, ils nommaient à voix haute ce qu’ils cherchaient. Ce simple fait les aidait à mieux se concentrer, surtout lorsque le mot prononcé correspondait clairement à l’image.

Cependant, lorsque la relation entre le mot et l’objet était faible, parler tout seul devenait un obstacle et nuisait à l’efficacité de la tâche.

L’étude montre ainsi que les mots modulent notre perception visuelle et influencent directement la façon dont notre cerveau traite les informations sur le moment.

Faut-il arrêter ou continuer à se parler à soi-même ?

En résumé, se parler à soi-même n’est pas un défaut mais un véritable atout. Ce petit monologue est une façon naturelle de se guider, de se calmer et d’affiner sa réflexion.

La prochaine fois que vous surprendrez à parler tout seul, ne vous jugez pas trop sévèrement : vous utilisez un outil puissant de votre cerveau.

Comme le dit un vieux proverbe : « Parler tout seul, c’est parfois la meilleure conversation que l’on puisse avoir. » Alors, pourquoi s’en priver ?


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