Afficher le résumé Masquer le résumé
Au début, cela peut même paraître charmant, voir super sociable. Mais au fil du temps, cette attitude finit souvent par être moins intéressante. Eh oui, parler sans cesser de soi est comme tourner en rond dans une pièce fermée. Et c’est épuisant pour les autres.
Mais pourquoi ce comportement revient-il si souvent ? La psychologie apporte quelques éléments de réponses.
Un ego XXL : le narcissisme en embuscade
Derrière ce monologue sans fin, on retrouve souvent le spectre du narcissisme. Le fameux trouble où l’on cherche à briller coûte que coûte, sans trop se soucier des autres. Ce ne sont pas toutes les personnes égocentrées sont narcissiques, certes, mais c’est un angle à creuser.
Sergio de Dios González, psychologue bien connu, explique que parler constamment de soi est avant tout chercher une validation extérieure. C’est une manière de gonfler son estime de soi fragile.
C’est comme si on cherchait à se mirer sans arrêt dans un miroir magique qui ne reflète que ce qu’on veut voir. Les narcissiques ont besoin d’être sous le feu des projecteurs.
Leurs exploits, leurs talents et leurs histoires incroyables deviennent alors le cœur de toutes les discussions.
Quand l’empathie fait défaut
Mais ce qui coince souvent, c’est ce fameux manque d’empathie. Les narcissiques ont une drôle de capacité : ils n’arrivent pas à se glisser dans la peau de l’autre. Du coup, la conversation tourne vite au monologue égoïste où leurs interlocuteurs se sentent ignorés, relégués au rang de simples accessoires.
On peut presque parler d’un cercle vicieux. Moins ils comprennent les émotions des autres, plus ils s’enferment dans leurs propres récits. Ils oublient que les échanges humains fonctionnent dans les deux sens.
En prime, certains affichent un mépris presque cruel pour les sentiments d’autrui.
Derrière le masque : la peur et l’insécurité
Attention, le tableau n’est pas si simple. Ce déballage incessant sur soi peut aussi cacher une peur immense : celle d’être rejetée ou jugée. La confiance assurée par ces personnes est souvent une armure fragile. En réalité, sous cette façade de super-héro se cachent des insécurités bien enfouies.
Leurs histoires, leurs exploits, leurs jérémiades sur les sacrifices consentis sont autant de boucliers contre un monde qu’ils perçoivent comme hostile.
Et la parole devient alors un rempart, une façon de se prouver à soi-même qu’ils existent et qu’ils comptent.
Les différents visages du narcissisme
Il ne faut pas oublier que le narcissisme n’a pas qu’un seul costume. Le plus évident est le narcissique classique, arrogant et parfois même insupportable.
Mais il y a aussi le narcissique caché qui est un profil plus sournois et presque discret. Celui-ci joue souvent la carte de la victime incomprise ou du martyr. Il ne se vante pas ouvertement, mais il oriente toujours la conversation vers ses malheurs, ses sacrifices, ses souffrances personnelles.
Au début, cela peut toucher car on croit à une vraie empathie. Mais très vite, on remarque que tout finit toujours par revenir à lui.
Quand les relations s’usent
Alors, forcément, ces comportements finissent par user les relations. Les amis, la famille, les collègues ont parfois l’impression d’être des spectateurs ou des simples témoins, plutôt que des participants. Ils se sentent ignorés, voire manipulés.
Quand tout tourne autour d’une seule personne, la frustration monte. On se demande : « Mais où suis-je dans tout ça ? ». Et c’est là que le lien social commence à se fissurer. Les conversations deviennent lourdes et épuisantes, et l’envie de fuir s’installer.
Parce qu’au fond, tout le monde a besoin d’être vu… et d’être entendu.