« Chaque jour, je crains d’aller chercher ma fille à l’école — je suis sûre que beaucoup vivent la même chose »

Chaque jour, Mathilde redoute le moment où elle doit aller chercher sa fille Emma à l'école.

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Ce qui est un moment simple et heureux pour beaucoup de parents est devenu pour elle une source d’angoisse. Depuis la rentrée en CP, attendre devant la grille est devenu un vrai cauchemar.

Au début, comme beaucoup de parents, Mathilde aimait ces instants. Devant la cour de récréation, les familles se retrouvaient, cherchant du regard ce petit visage familier.

Emma courait vers elle, heureuse de raconter sa journée. C’était un vrai moment de bonheur, une pause dans le rythme chargé de la journée. Mais maintenant, c’est tout le contraire : Mathilde préfère rester en retrait, inévitablement le regard des autres.

Le poids du diagnostic et les difficultés à l’école

Emma a récemment été observée avec un trouble du déficit de l’attention (TDA). Malgré un suivi médical adapté et beaucoup d’efforts à la maison, l’école reste compliquée.

« La maîtresse me dit presque tous les jours ce qu’Emma n’a pas réussi à faire. Elle n’a pas réussi à rester en place, elle a dormi sur son bureau, elle n’a pas fini son évaluation de maths… », raconte Mathilde avec fatigue. Ces remarques répétées sont difficiles à entendre.

Elle ajoute : « Parfois, j’ai l’impression de me faire gronder comme une enfant, alors que je fais tout ce que je peux. Avec le papa, on est présents, on l’aide du mieux possible. Mais on dirait que ça ne suffit jamais. »

Cette culpabilité la pèse beaucoup. Elle se sent souvent incapable de faire assez, et ça l’épuise.

Des retours bien intentionnés, mais maladroits

La maîtresse ne cherche pas à bénir ou à accuser. Son travail est d’informer et d’alerter. Pourtant, sa façon de le faire manque souvent de douceur.

On peut comprendre qu’elle soit sous pression, mais le message est difficile à recevoir. Ce n’est pas seulement une question d’information, c’est aussi une question de ton et d’empathie.

Mathilde sait qu’elle n’est pas la seule à vivre ça. « Je suis sûre que beaucoup de mamans connaissent cette situation », confie-t-elle.

Elle en a parlé avec sa mère, qui lui a raconté une histoire rassurante : « Ma petite sœur, à l’école, avait aussi des difficultés. Les profs se plaignaient qu’elle parlait trop. Ils ont une peu de mise à côté. Mais elle a réussi ses études et s’en est très bien sortie. »

Une belle leçon de patience et d’espoir.

Apprendre à ne plus trop écouter les jugements

Avec le temps, Mathilde a essayé de ne plus prendre ces remarques trop à cœur, même si ce n’est pas toujours facile. Les critiques constantes peuvent peser lourdement, et parfois elle se demande s’il ne devrait pas changer d’école ou demander un soutien plus adapté. Mais pour l’instant, elle continue comme elle peut.

« J’écoute ces remarques d’une oreille distraite », dit-elle. Elle sait que ce qui compte vraiment, c’est l’amour qu’elle porte à sa fille et tous les efforts qu’elle fait chaque jour.

Il y aura toujours des jugements et des égards lourds mais cela ne changera pas la valeur d’Emma.

L’importance de l’écoute et de la bienveillance

Cette histoire montre qu’à l’école, on ne parle pas seulement de savoirs. C’est un lieu où les émotions, les identités et les difficultés personnelles sont très présentes. Il serait important que l’école fasse preuve de plus d’empathie, adapte sa façon de communiquer et accompagne mieux les familles face aux troubles comme le TDA.

Parce qu’il y a des enfants qui ont besoin de patience et de soutien, et des parents qui font de leur mieux malgré la fatigue et les doutes.

La prochaine fois que vous croiserez un parent à la grille de l’école, pensez à ce qu’il peut traverser. Derrière un simple « comment ça va ? » se cachent parfois des combats invisibles, de la peur, des inquiétudes, ou de la fatigue.

Comme le dit un proverbe : « L’enfant est un vase fragile qu’il faut remplir, pas un eau à vider. »

Avec un peu plus de douceur et d’humanité, l’école pourrait redevenir ce lieu d’épanouissement que nous souhaitons tous pour nos enfants.


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