Un Américain qui se fait injecter du venin de serpent devient un héros pour la recherche scientifique…

C'est l'histoire d'un homme qui a involontairement ouvert la voie à un progrès les plus prometteuses de la médecine moderne avec son amour insensé pour les serpents.

Afficher le résumé Masquer le résumé

Tim Friede est un passionné autodidacte de reptiles et il est devenu plus qu’un simple sujet d’article sensationnel. Par un étrange hasard, il s’est retrouvé au cœur de la conception d’un antivenin révolutionnaire qui pourrait sauver des vies en protégeant des morsures de serpents parmi les plus mortelles.

Avant que l’étude ne soit publiée dans la revue scientifique Cell le 2 mai dernier, le parcours de Tim semblait digne d’un conte étrange. Il y a 18 ans, cet Américain a été totalement absorbé par sa passion pour les serpents.

Il a ainsi commencé à s’injecter du venin de diverses espèces dangereuses. Les cobras, les crotales, et même les mambas, n’ont pas eu raison de lui.

En tout, ce sont plus de 700 injections de venin qu’il a reçues, accompagnées de pas moins de 200 morsures ! Sa « résilience » à ces neurotoxines a provoqué une forme d’immunité et a interpellé plus d’un scientifique.

Une rencontre décisive

L’histoire de Tim a attiré l’attention de Jacob Glanville, immunologiste de renom. Cet homme, plus habitué à observer qu’à juger, a vu dans ce « parcours unique » un véritable trésor.

« Ce gars-là est une mine d’or pour la science ! » se dit-il. Mais les médias l’avaient souvent décrit comme un homme « fou« , obsédé par des serpents, s’injectant du venin comme un jeu. Une réputation qui n’a pas empêché Glanville d’aller à sa rencontre.

Après avoir pris contact, Glanville demande : « Je sais que ça semble étrange, mais pourrais-je examiner ton sang ? »

Tim, d’un ton décontracté, répond alors : « J’attendais cet appel. » C’est ainsi que le scientifique a obtenu un échantillon de 40 ml du précieux sang de Tim. Mais il fallait attendre huit ans pour que ce don d’un chant « extraordinaire » porte ses fruits.

Un antivenin pour sauver des vies

En mai 2025, après des années de recherche, l’équipe de Glanville annonce une avancée majeure : la création d’un antivenin capable de protéger contre les morsures de 19 espèces de serpents venimeux.

Jacob explique que depuis sa rencontre avec Tim, il a fait de la recherche sur un vaccin universel. « Pousser, encore et encore« , dit-il, pour sauver ceux qui, à des milliers de kilomètres, risquent leur vie à cause de ces serpents meurtriers.

Les chercheurs ont en effet mélangé des anticorps du sang de Tim avec une molécule, le varespladib, qui inhibe une enzyme présente dans 95 % des venins.

Résultat : ils ont remarqué une avancée spectaculaire avec des souris de laboratoire complètement protégées contre 13 espèces de serpents. Pour six autres, elles ont obtenu une protection partielle.

C’est un exploit en soi et un indice fort que ce vaccin pourrait un jour être universel.

Un espoir pour l’avenir scientifique

Aujourd’hui, l’étude est une bouffée d’espoir pour la médecine et les populations exposées aux morsures de serpents. En effet, chaque année, les morsures de serpents tuent environ 140 000 personnes dans le monde.

Et pour ceux qui survivent, les séquelles peuvent être dramatiques : amputations et handicaps à vie. Actuellement, les antivenins doivent être spécifiquement adaptés à chaque espèce de serpent. Cette recherche pourrait permettre de créer un antidote unique, capable de combattre presque tous les venins.

L’histoire de Tim Friede, ce passionné au sang « d’exception » rappelle que ce qui semble étrange ou dangereux peut devenir une aubaine pour la science.

Qui aurait cru qu’une passion dévorante pour les serpents pourrait sauver des vies ? Et peut-être, dans un futur proche, un vaccin universel rendra cette histoire encore plus belle.


Publiez cet article sur vos réseaux sociaux !