La plus ancienne construction humaine aurait 23 000 ans : c’est trois fois plus vieille que la pyramide de Khéops

Au centre de la Grèce, en Thessalie, se trouve un site archéologique méconnu mais très important : la grotte de Theopetra.

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Installée sur une falaise calcaire, à seulement trois kilomètres des célèbres formations rocheuses des Météores, cette grotte a récemment changé notre compréhension de l’histoire humaine.

En effet, on y a découvert un mur de pierre vieux d’environ 23 000 ans, ce qui le rend trois fois plus ancien que la célèbre pyramide de Khéops qui date d’à peine 6 600 ans.

Cette découverte place ce mur parmi les toutes premières constructions humaines jamais retrouvées.

Une présence humaine presque continue depuis 130 000 ans

La grotte de Theopetra n’est pas un simple trou dans la roche. Formée il y a des millions d’années, à l’époque du Crétacé, elle a servi de refuge à des humains dès le Paléolithique moyen, il y a environ 130 000 ans.

Probablement occupée d’abord par des Néandertaliens, elle a été habitée quasiment sans interruption jusqu’à la fin du Néolithique.

Depuis 1987, des fouilles dirigées par l’archéologue Catherine Kyparissi-Apostolika ont permis de retrouver des vestiges nombreux et variés : outils en pierre, bijoux fabriqués avec des coquillages, traces de feux, sépultures, et même des empreintes de pas d’enfants.

C’est un véritable témoignage qui s’offre à nous, presque comme si le temps s’était figé.

Le mur mystérieux : une construction contre le froid glacial

Le plus impressionnant dans ce site reste le mur. Il a été construit il y a 23 000 ans, en plein cœur de la dernière grande période glaciaire. Fait de pierres liées à l’argile, ce mur bouchait les deux niveaux de l’entrée de la grotte en ne laissant qu’un passage d’environ un mètre de large.

Pourquoi construire un tel mur à cette époque ? Les chercheurs pensent qu’il servait à protéger les habitants du froid intense qui sévissait alors en Europe. Ce mur simple représente une avancée importante dans l’histoire de l’architecture.

Il montre que nos ancêtres, même à cette époque reculée, savaient adapter leur environnement pour survivre. C’est une preuve d’ingéniosité qui mérite d’être soulignée.

Un site qui raconte la vie des premiers humains

La grotte de Théopétra ne livre pas seulement ce mur. Le site contient également des traces d’occupations très diverses, couvrant plusieurs périodes de la préhistoire : Paléolithique, Mésolithique et Néolithique.

On y a découvert des outils en os, des poteries, des bijoux, ainsi que des sépultures datées de 15 000 à 7 000 ans avant notre ère. Ce lieu était un refuge pour de petits groupes humains qui avaient commencé à cultiver le blé, l’orge, et même les olives, tout en continuant à chasser pour leur viande.

Les différents couches de sédiments montrent clairement cette évolution progressive, presque comme un livre ouvert sur l’histoire des premiers Européens.

S’adapter aux changements climatiques pour survivre

L’occupation humaine de la grotte n’a pas été continue . Les changements climatiques, avec des périodes de froid intense, ont contraint les habitants à s’adapter. La construction du mur pendant la glaciation est un excellent exemple de cette capacité d’adaptation.

Plus tard, la grotte a aussi servi d’abri en cas de conflits ou même comme enclos pour les animaux domestiques. Son usage régulier au fil du temps montre combien ce lieu était précieux et stratégique pour les populations.

Nos ancêtres savaient tirer parti de ce qu’ils avaient sous la main.

Un patrimoine fragile à préserver

Aujourd’hui, la grotte de Theopetra est fermée au public afin de protéger ce site fragile. Les fouilles se poursuivent et chaque nouvelle découverte éclaire un peu plus la vie des premiers humains : leurs coutumes funéraires, leur alimentation, leurs outils, et leur capacité à innover.

Ce mur, bien plus ancien que les pyramides d’Égypte ou Stonehenge, témoigne de l’ingéniosité humaine depuis des temps très anciens.

Plus de 20 000 ans avant notre ère, nos ancêtres faisaient déjà preuve de créativité et d’ingéniosité. Une belle leçon pour qui croit que le progrès est récent !


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