Sécurité sociale de l’alimentation : une aide pour payer vos courses arrive-t-elle bientôt ?

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Ce projet de société, soutenu par plusieurs associations et collectifs depuis 2019, se calque sur le modèle qui existe déjà pour la santé. Cette « Sécurité sociale de l’alimentation » fonctionnerait un peu comme une carte Vitale pour permettre aux Français de payer leurs courses : une telle aide arrivera-t-elle bientôt ?

Vers la création d’une 6ᵉ branche de la Sécurité sociale ?

Cela revient à « créer une sixième branche de la Sécurité sociale », comme l’explique RMC Conso. Ce concept a d’ailleurs fait l’objet d’une proposition de loi portée par les députés écologistes.  Mais alors, tout le monde pourrait-il toucher 150 euros par mois pour faire ses courses ?

« Aujourd’hui, les dépenses de santé sont faramineuses, on a un système alimentaire défaillant qui coûte très cher, donc il s’agirait de faire un transfert de dépenses déjà existantes, » précise auprès de RMC Conso, Charles Fournier, le député écologiste à l’origine de la proposition de loi.

« L’idée est d’étendre les principes de la sécurité sociale à la question alimentaire. », ajoute-t-il également auprès de franceinfo.

Qu’est-ce que la Sécurité Sociale de l’Alimentation ?

La Sécurité sociale de l’alimentation repose sur trois principes majeurs dont l’universalité. Chaque individu, sans condition de revenu, bénéficierait de 150 euros par mois pour acheter de la nourriture de qualité, qu’il soit étudiant, salarié ou retraité.

La mesure serait financée en partie par des cotisations sociales, établies selon les revenus et le capital des individus. Pour les plus précaires, une cotisation mensuelle de l’ordre de 10 à 12 euros suffit déjà. Ces caisses de l’alimentation pourraient aussi être alimentées par des fonds publics ou des collectivités.

L’objectif est de rendre l’alimentation accessible à tous, tout en garantissant un revenu stable aux agriculteurs.

Elle repose par ailleurs sur le conventionnement avec des partenaires locaux. Les bénéficiaires utiliseraient une carte pour acheter des produits dans des commerces, épiceries ou marchés partenaires, répondant à des critères de santé et de durabilité. Cela permettrait de diriger la consommation vers des produits locaux et sains.

Des expérimentations déjà en place

Avant même l’examen de la proposition de loi, plusieurs villes en France testent déjà ce concept. Par exemple, Montpellier, Vaucluse, et la Gironde ont mis en place des projets où des citoyens peuvent accéder à des fonds mensuels pour acheter des produits alimentaires dans des établissements conventionnés.

À Montpellier, 400 participants reçoivent 100 euros par mois, financés par des cotisations volontaires et des subventions.

« Les gens mangent mieux, et plus diversifié. Il y a également un impact sur la dignité des personnes, fières de pouvoir se nourrir correctement, et sur la santé perçue : les participants se sentent mieux, » confie Pauline Scherer, sociologue, qui travaille sur la simulation de sécurité sociale de l’alimentation de Montpellier à RMC Conso.

Sécurité sociale de l’alimentation : une aide pour payer vos courses arrive-t-elle bientôt ?

Cette proposition de loi des députés écologistes vise à généraliser la Sécurité sociale de l’alimentation. En dépit de nombreux défis à relever, cette mesure pourrait devenir réalité dans les années à venir.

« Il ne s’agit pas d’instaurer aujourd’hui une Sécurité sociale de l’alimentation, rappelle Charles Fournier, à franceinfo. Mais il y a le besoin de donner un cadre, de rappeler les principes et de tester cela de manière équitable partout en France. »

Une première victoire a déjà été remportée le 12 février grâce au vote favorable de la commission des affaires économiques.


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