Recours croissant aux algorithmes pour surveiller les personnes sans emploi : France Travail dans le viseur de la Quadrature du Net

La rédaction
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Recours croissant aux algorithmes pour surveiller les personnes sans emploi : France Travail dans le viseur de la Quadrature du Net
Recours croissant aux algorithmes pour surveiller les personnes sans emploi : France Travail dans le viseur de la Quadrature du Net !-© Adobestock

Il n’y a pas que la Caf ! France Travail multiplie le recours aux algorithmes pour évaluer les demandeurs d’emploi, dénonce l’association LQDN.

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Recours croissant aux algorithmes pour surveiller les personnes sans emploi : France Travail dans le viseur de la Quadrature du Net

« Au nom de la « rationalisation » de l’action publique et d’une promesse « d’accompagnement personnalisé » et de « relation augmentée », se dessine l’horizon d’un service public de l’emploi largement automatisé«  grâce au « recours à une myriade d’algorithmes qui, de l’inscription au suivi régulier, se voient chargés d’analyser nos données afin de mieux nous évaluer, nous trier et nous classer« , déplore la Quadrature du Net.

« Score de suspicion » pour évaluer l’honnêteté des demandeurs d’emplois, « score d’employabilité » afin de mesurer leur « attractivité », algorithmes de détection des chômeur·ses en situation de « perte de confiance », en « besoin de redynamisation » ou à « risque de dispersion »…

« Une déshumanisation de l’accompagnement social ».

Pour l’association de défense et de promotion des droits et libertés sur Internet,  » cette extension des logiques de surveillance de masse vise à un contrôle social toujours plus fin et contribuant à une déshumanisation de l’accompagnement social ».

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Comme toujours, c’est « au nom de la « lutte contre la fraude » que le premier algorithme de profilage » a été développé au sein de l’ex-Pôle Emploi.

« Fort de ce premier « succès », souligne l’association, France Travail décide d’accroître l’usage d’algorithmes de profilage ».

Son objectif affiché est de mettre l’IA « au service de l’emploi » pour « révéler à chaque demandeur d’emploi son potentiel de recrutement ».

Ces inquiétudes de l’association LQDN

La Quadrature du Net est surtout interloquée par le fait que France Travail entend développer une solution en vue de « mieux identifier les demandeurs d’emploi en risque de décrochage ».

D’ailleurs, un outil baptisé « Journal de la Recherche d’Emploi » (JRE), est aujourd’hui en phase de test dans plusieurs régions de France.

Si les scores montre un signe de découragement du chômeur, le conseiller doit agir pour « adapter l’intensité des actions d’accompagnement ».

France Travail peut là encore s’appuyer sur des « conseils personnalisés » générés par un algorithme.

L’autre projet qui préoccupe l’association est celui entend déterminer « l’employabilité » de la personne en lui attribuant un score prédisant ses « chances de retour à l’emploi ».

LQDN craint en effet que cet algorithme ne conduise à « un contrôle en temps réel de la progression de la recherche d’emploi ». « Il serait alors un indicateur d’évaluation en continu de la bonne volonté des chômeurs », regrette-t-elle.

Cette « numérisation à marche forcée sert avant tout à contrôler les personnes sans emploi ».

France Travail réagit

Pour le directeur général de France Travail, Thibaut Guilly, ces « propos sont erronés ».

Ils ne visent, selon lui, qu’à « jeter un discrédit sur le travail des plus de 55 000 collaborateurs qui accompagnent chaque jour les demandeurs d’emploi et les entreprises ».

« L’utilisation des algorithmes au sein de France Travail ne vise en aucun cas à remplacer le travail des conseillers. L’intelligence artificielle ne se substitue jamais à une intervention humaine ».

« En aucun cas, les algorithmes ne sont utilisés pour « encourager les demandeurs d’emploi à accepter des emplois au rabais » », assure-t-il. Une réponse loin de convaincre l’association.

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