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La réforme des retraites de 2025 est loin de corriger cette injustice. Elle confirme un mécanisme souvent mal compris mais pourtant fondamental. Décryptage.
Un plafond strict malgré les années
À la lecture attentive des nouvelles règles applicables dès 2025, une donnée interpelle immédiatement. Le montant de la pension de base est strictement plafonné, même après une carrière complète de 43 années.
Ce plafond correspond à 50 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS). Pour 2025, avec un PASS fixé à 47 100 €, cela limite la pension à 1 962,50 € bruts mensuels. Une contrainte qui s’applique à tous et qui altère le niveau de revenus perçus durant la vie active.
Autrement dit, cette règle reste identique pour un cadre supérieur, un artisan, un médecin ou un chef d’entreprise. Plus surprenant encore, la revalorisation de ce plafond reste relativement faible.
Entre 2024 et 2025, la hausse n’est que de 30,50 € brut par mois. Pour beaucoup, cet écart ne compense même pas l’évolution du coût de la vie, en particulier sur des postes comme l’énergie ou l’alimentation.
Un système inégalitaire selon le statut
Malgré une présentation uniforme, le système présente des différences importantes selon le secteur d’activité. Les fonctionnaires voient leur pension calculée sur la base de leurs six derniers mois de rémunération, souvent les plus élevées.
En revanche, les salariés du privé doivent se contenter de la moyenne de leurs 25 meilleures années. Cette différence peut avoir un impact significatif, en particulier le poids des dernières progressions salariales.
En conséquence, même à rémunération globale équivalente, deux assurés ayant eu des parcours professionnels distincts peuvent percevoir des montants de pension très différents. Une disparité structurelle qui alimente un sentiment d’iniquité.
Le rôle crucial des complémentaires
Heureusement, les régimes complémentaires (en particulier l’Agirc-Arrco pour les salariés du privé) permettent de compléter la pension de base.
Aujourd’hui, la pension moyenne en France, toutes sources confondues, s’élève à environ 1 626 € bruts mensuels (soit près de 1 512 € nets).
Toutefois, les nouvelles ponctions sociales appliquées aux retraites complémentaires suscitent l’inquiétude. Elles contribuent à éroder davantage le pouvoir d’achat des futurs retraités.
Des leviers à activer pour préparer l’avenir
Face à ces limitations, il est essentiel d’anticiper et d’explorer des solutions alternatives. Plusieurs pistes permettent d’optimiser sa situation à la retraite :
- Prolonger son activité professionnelle : chaque trimestre supplémentaire augmente le montant perçu.
- Profiter des majorations familiales : une bonification de 10 % est accordée aux parents de trois enfants ou plus.
- Diversifier ses sources de revenus : investissements locatifs, placements financiers ou dividendes peuvent apporter un complément non négligeable.
- Souscrire une épargne retraite privée (PER) : ces dispositifs offrent des avantages fiscaux à l’entrée, et permettent une sortie en capital ou en rente, indépendante des plafonds du régime général.
À titre d’exemple, un entrepreneur a pu limiter ses cotisations obligatoires et investir dans un PER et un bien immobilier commercial. C’est une approche doublement gagnante : elle permet de sécuriser l’avenir tout en échappant en partie aux contraintes du système public.
Agir plutôt que subir…
Si les règles du système de retraite ne peuvent pas être modifiées individuellement, il est en revanche possible de prendre en main son avenir financier.
En planifiant tôt, en diversifiant ses ressources et en utilisant les leviers disponibles, chacun peut atténuer les effets de ce plafonnement. La retraite ne se prépare pas à la dernière minute : plus tôt l’on agit, mieux l’on protège son avenir.
