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En mai 2025, Evelyne, ancienne contrôleuse ayant pris sa retraite en 2019, partage son expérience et livre un aperçu des montants des pensions pour les cheminots.
C’est un témoignage précieux qui nous plonge au cœur d’un régime spécial qui est en pleine évolution.
Carrière à la SNCF : un parcours exigeant, mais gratifiant
Le parcours d’un agent SNCF est souvent semé d’embûches mais il peut aussi offrir de belles récompenses. Evelyne en est le parfait exemple.
Elle commence à la SNCF à 25 ans. Sans diplôme spécifique, elle prend d’abord le poste de technicienne de circulation ferroviaire. Grâce à son travail acharné et à ses compétences, elle grimpe les échelons et devient ASCT (Agent du Service Commercial Trains).
Après 32 ans de service, son salaire atteint environ 2 900 euros bruts mensuels, avec diverses primes. Ce qui donne un salaire net de 2 200 euros. Un montant sur lequel sera calculé sa future pension.
Cependant, Evelyne raconte aussi les difficultés rencontrées, notamment dans ses dernières années de carrière. La dégradation des conditions de travail et les agressions verbales fréquentes de la part des voyageurs ont transformé son quotidien.
Mais malgré tout, elle reste fidèle à l’entreprise car la SNCF offre des avantages sociaux non négligeables et une réelle possibilité d’évolution interne.
Les éléments qui façonnent la pension des cheminots
Pour comprendre combien un agent peut toucher une fois à la retraite, plusieurs critères entrent en jeu. Voici ce qui compte :
- Le nombre d’années de service effectif.
- Les six derniers mois de rémunération (salaire de base et primes).
- Le nombre de trimestres validés.
- La situation familiale (numéro d’enfants).
- L’âge du départ.
Ce sont ces éléments qui déterminent le montant de la pension. Et dans le cas d’Evelyne, ce montant est particulièrement avantageux.
Calcul de la pension : un régime spécial qui favorise les cheminots
À la SNCF, le calcul de la pension n’est pas similaire à celui du secteur privé. Plutôt que de prendre en compte les 25 meilleures années, le régime spécial des cheminots se base sur les six derniers mois de carrière, primes incluses.
C’est l’une des raisons pour lesquelles Evelyne reçoit une pension plus généreuse que celle de nombreux salariés du privé.
Ainsi, en 2019, Evelyne commence à toucher une pension de 2 150 euros bruts par mois (environ 1 950 euros nets). Soit plus de 88% de son dernier salaire net.
En plus de cette pension, elle bénéficie également d’une indemnité de départ de 2 900 euros, équivalente à un mois de salaire. Ceux ayant plus de 25 ans de service peuvent bénéficier de cette prime.
Ces avantages sont en train de disparaître pour les nouvelles générations de cheminots.
Les transformations du régime des retraites à la SNCF
Si Evelyne a eu la chance de quitter l’entreprise en 2019, juste avant que les réformes ne frappent de plein fouet le régime des retraites, ce n’est plus le cas pour les nouveaux employés.
Depuis 2020, ceux qui rejoignent la SNCF sont désormais affiliés au régime général de la Cnav et non plus au régime spécial des cheminots.
Les conditions de départ à la retraite ont également changé. L’âge minimal pour partir à la retraite a connu un report et il faudra désormais plus de trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
De plus, les réformes récentes et les prélèvements sur les retraites complémentaires devraient faire reculer progressivement l’âge moyen de départ à la retraite des cheminots. Aujourd’hui, il est situé à 59 ans et sept mois.