Coup dur en vue pour les retraités : bientôt la fin de l’abattement fiscal de 10 % ?

Et si le ciel fiscal s'assombrissait pour les seniors ? C'est ce que laisse présager Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, qui a évoqué la possible suppression de l'abattement de 10 % accordé aux retraités.

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Cette idée se défile dans la tête du gouvernement. Visiblement, il est en quête de grosses économies pour le budget 2026.

Allez, on décortique tout ça.

Un avantage sur le point de disparaître ?

Actuellement, les retraités bénéficient d’un abattement fiscal automatique de 10 % sur leurs revenus, ce qui permet de réduire leur impôt.

Toutefois, le Medef a exprimé son mécontentement, qualifiant cette mesure de « totalement aberrante ».

Dans une interview publiée le 19 avril par Le Parisien, Amélie de Montchalin a été claire : « Tous les avantages sont sur la table », a-t-elle affirmé, alors que les discussions sur l’avenir des retraites se poursuivent.

En d’autres termes, rien n’est exclu, pas même les acquis des retraités.

Qui doit payer quoi et pourquoi ?

La ministre va plus loin : « On ne peut pas éternellement faire reposer le poids des dépenses sociales sur les épaules des actifs ».

Elle ajoute que la contribution de chacun devrait dépendre non pas de l’âge mais des moyens.

L’objectif affiché du gouvernement est de colmater le fameux trou budgétaire de 5,8 % du PIB en 2024. Et l’une des pistes pour y arriver serait donc de couper dans certains avantages fiscaux dont celui-là qui est censé à l’époque mettre retraités et actifs sur un pied d’égalité.

Une belle idée sur le papier.

Vers une facture salée pour certains ?

Supprimer l’abattement ne serait pas anodin. Certains retraités verraient leur impôt grimper en flèche, d’autres deviendront imposables du jour au lendemain.

D’ailleurs, du côté du Conseil d’Orientation des Retraites, Gilbert Cette ne cache pas son soutien à cette suppression et il n’est pas le seul.

Patrick Martin, président du Medef, n’a pas mâché ses mots en qualifiant l’avantage fiscal de « contre-nature » et « aberrant ».

Selon lui, verser 4,5 milliards d’euros par an à des personnes qui n’ont plus de frais professionnels semble illogique.

Mais tous les retraités ne roulent pas sur l’or…

L’UNSA – Retraités exprime fermement son opposition. Elle souligne que l’abattement de 10 % n’est pas équivalent à la déduction pour frais professionnels des actifs.

L’organisation rappelle que la suppression de cet avantage affectait 8,4 millions de retraités, soit environ la moitié d’entre eux. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui vivent avec des revenus modestes, voire très modestes.

Pour le syndicat, ce serait tout bonnement injuste. Et puis, est-ce bien raisonnable de taper sur les petites pensions quand d’autres échappent encore à l’impôt grâce à mille et une ficelles ?

Voilà, le débat est lancé. Entre logique budgétaire, équité intergénérationnelle et justice sociale, les lignes bougent. Et les retraités retiennent leur souffle.

Va-t-on leur couper un avantage vieux de plus de 45 ans ? Affaire à suivre mais le vent tourne. Et pas forcément dans le bon sens…


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