Chômage, indemnités, retraite : voici ce qui change pour les plus de 55 ans depuis avril 2025

Depuis le 1er avril 2025, des changements importants ont été instaurés concernant l'assurance chômage. Et cela a des répercussions particulièrement significatives pour les seniors de 55 ans et plus.

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Liées à la réforme des retraites et à la nouvelle convention d’assurance chômage signée fin 2024, ces modifications introduisent des ajustements qui touchent directement les conditions d’indemnisation et d’accès aux droits pour les demandeurs d’emploi plus âgés.

Détail sur ces nouvelles mesures.

Durée d’indemnisation : un réajustement en baisse

Jusqu’à récemment, les demandeurs d’emploi âgés de 55 ans et plus bénéficiaient d’un régime spécifique qui prolongeait leur indemnisation jusqu’à 36 mois. On a réduit ce délai à 27 mois afin d’harmoniser les durées d’indemnisation entre les différentes tranches d’âge.

Quant aux demandeurs entre 53 et 54 ans, leur indemnisation est désormais limitée à 22,5 mois, contre 27 auparavant.

Cependant, cette mesure ne concerne pas les moins de 53 ans qui continueront à bénéficier d’une indemnisation maximale de 18 mois.

Des seuils d’âge modifiés pour les droits « seniors »

Autre changement majeur : on a repoussé l’âge minimum requis pour bénéficier de certaines prestations. Auparavant, il suffisait d’avoir 53 ou 55 ans pour avoir droit à une prolongation d’indemnisation ou au maintien des droits jusqu’à la retraite. Désormais, ces seuils passent à 55 et 57 ans, respectivement.

Ce décalage est une conséquence directe du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Ainsi, des seniors qui bénéficiaient de droits élargis en 2024 ne sont plus protégés aujourd’hui.

Accès au maintien des droits jusqu’à la retraite : un parcours plus semé d’embûches

Désormais, le dispositif permettant de bénéficier de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) jusqu’à la retraite à taux plein est plus restrictif. Pour en bénéficier, il faut rmeplir les conditions suivantes :

  • Avoir 57 ans ou plus au moment de l’ouverture des droits,
  • Justificatif de 15 années de cotisations à l’assurance chômage,
  • Avoir validé 100 trimestres de retraite,
  • Être indemnisé depuis un minimum au moment de l’examen du maintien.

Ce dispositif visait à éviter le fameux « trou de droits » entre la fin de l’indemnisation et le début de la retraite. Mais avec ces nouvelles exigences, le nombre de bénéficiaires risquent de se réduire considérablement.

Un calcul des allocations plus défavorables pour les carrières entrecoupées

Le calcul des allocations demeure dans sa structure. Mais la réforme de décembre 2024 impose désormais une allocation calculée sur une base mensuelle standardisée de 30 jours même pour les mois avec un nombre de jours supérieur.

Cela pénalise particulièrement les personnes ayant eu des interruptions fréquentes de travail ou des contrats courts. En effet, elles risquent de percevoir un montant journalier plus faible.

Dégressivité de l’allocation : un impact pour les plus de 55 ans

Exit le temps où les plus de 55 ans étaient épargnés par la dégressivité de l’allocation chômage. Cette règle, appliquée aux moins de 57 ans jusqu’à présent, concerne désormais les seniors qui gagnent plus de 4 500 € brut par mois.

L’objectif est d’inciter à une reprise rapide de l’emploi. Mais cette mesure est inefficace notamment chez les seniors. Ils sentent que l’accès à l’emploi reste particulièrement difficile.

Un « bonus emploi senior » pour encourager la reprise

Face à ces restrictions, le gouvernement a introduit le « bonus emploi senior« . Il s’agit d’une prime pouvant atteindre 3 000 € pour les personnes de plus de 55 ans qui acceptent un emploi moins rémunéré que leur poste précédent.

Malheureusement, ce dispositif peine à se faire connaître. Et pour cause, il manque de coordination entre Pôle emploi (devenu France Travail) et les entreprises.

En résumé, depuis avril 2025, les plus de 55 ans font face à des règles plus strictes en matière d’indemnisation et de maintien des droits.

Bien que des mesures d’accompagnement existent, elles restent trop peu utilisées pour apporter une aide significative aux seniors en recherche d’emploi.


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