Squattée depuis 3 ans, l’État refuse d’agir « Vous n’êtes plus chez vous »

Son immeuble squatté à Montreuil depuis deux ans...

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Caroline pensait avoir fait le bon choix. En juin 2022, elle devient propriétaire d’un immeuble à Montreuil, bien situé, spacieux, un investissement sûr, pensait-elle. Mais en l’espace de quelques semaines, ce rêve immobilier s’est transformé en cauchemar. Depuis, une cinquantaine de sans-papiers occupent illégalement son bien. Et malgré plusieurs décisions de justice ordonnant leur expulsion, l’administration reste muette. Comment est-ce possible ?

Comment tout a basculé

Tout commence à l’été 2022. Son immeuble, composé de trois appartements, deux bureaux et un grand atelier, est soudainement investi par des occupants sans droit ni titre. Caroline, désemparée, agit vite : elle saisit la justice, obtient gain de cause… mais rien ne se passe. Même après une décision d’expulsion rendue en août 2024, la préfecture ne bouge pas.

En théorie, c’est au préfet d’exécuter l’expulsion. Mais dans les faits, son silence vaut refus. Résultat : Caroline continue de payer les charges d’un immeuble qu’elle ne peut plus ni habiter, ni vendre, ni récupérer.

Des blocages administratifs lourds de conséquences

Pourquoi ce silence ? Pourquoi une décision de justice reste-t-elle lettre morte ? Selon certaines sources, l’État privilégierait le maintien de l’ordre public au détriment du droit de propriété. Expulser une cinquantaine de personnes pourrait déclencher des tensions sociales, d’autant plus que certaines associations militantes soutiennent activement les occupants.

Une situation kafkaïenne pour Caroline, dont les droits sont bafoués au nom de « l’intérêt général », sans que personne ne lui vienne réellement en aide.

Des pertes financières et humaines considérables

Au-delà du choc juridique, Caroline subit aussi de lourdes pertes financières. Eau, électricité, entretien : toutes les charges continuent à sa charge. Et ce n’est pas tout. L’état des lieux est préoccupant. Des travaux réalisés sans autorisation, notamment un mur construit sans normes, soulèvent de graves questions de sécurité, notamment en cas d’incendie.

Pire encore : elle devait vendre l’immeuble. Mais dans cet état, aucun acheteur ne veut s’engager. Le préjudice s’étend donc bien au-delà de l’aspect matériel. C’est aussi sa tranquillité et son projet de vie qui s’effondrent.

Un symptôme d’un problème plus large

Le cas de Caroline n’est malheureusement pas unique. Il soulève une question plus vaste : le droit des propriétaires est-il encore garanti en France ? En théorie, une procédure permettrait d’expulser un squatteur sous 72 heures… Mais sur le terrain, la lenteur et la complexité administrative rendent cette promesse presque illusoire.

Le respect des droits fondamentaux des uns semble parfois entrer en contradiction directe avec ceux des autres. Et c’est souvent le propriétaire légal qui reste sur le carreau.

Un traumatisme au quotidien

Cette situation est aussi, et surtout, une épreuve psychologique. Caroline vit avec une angoisse constante. L’état du bâtiment, l’inaction de l’État, le sentiment d’abandon… chaque jour qui passe ajoute un peu plus de pression.

Elle raconte cette impression d’avoir tout tenté, en vain. D’avoir respecté la loi, mais d’être seule face à un système incapable de la protéger.

Quels recours pour les propriétaires concernés ?

Heureusement, certains professionnels du droit peuvent aider à traverser ce type d’épreuve. Accompagnement juridique, médiation, démarches administratives : il existe des solutions, bien que souvent longues et coûteuses. Le soutien psychologique est aussi crucial pour tenir dans la durée.

Un enjeu sociétal qui dépasse les murs de Montreuil

Ce dossier révèle une réalité plus vaste : celle de la crise du logement et de la gestion des squats en milieu urbain. Sans politique cohérente de relogement ou de régularisation, les tensions entre occupants sans droit et propriétaires risquent de se multiplier.

La ville de Montreuil, comme beaucoup d’autres, cristallise les fractures sociales. Et sans réponses concrètes, chaque nouveau cas devient une bombe à retardement pour la cohésion locale.

Sortir du conflit par le dialogue ?

Certains experts estiment qu’un dialogue structuré entre autorités locales, représentants associatifs, juristes et propriétaires pourrait apaiser les tensions. Mais encore faut-il que tous les acteurs s’écoutent… et que l’État prenne ses responsabilités.

En attendant, Caroline reste prisonnière d’un immeuble qu’elle ne contrôle plus. Son histoire, à elle seule, suffit à poser une question : en France, en 2025, être propriétaire, est-ce encore un droit protégé ?


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