« Un coup de gel monumental » La saison des artichauts battue en brèche par le mauvais temps

La saison des artichauts a connu un démarrage compliqué à cause du gel. 

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La saison des artichauts dans le Roussillon a failli être compromise dès son lancement. En cause, le gel de janvier a fortement impacté les cultures, notamment dans la commune de Saint-Hippolyte, située dans les Pyrénées-Orientales.

« On a perdu environ 30 % de la production« , explique Gaël Lichou, conseiller maraîchage à la Chambre d’agriculture. Le froid a particulièrement endommagé les jeunes plants en stoppant net le démarrage de la saison.

Résultat : un important retard s’est accumulé en rendant le début de campagne difficile pour de nombreux producteurs.

Le retour de la pluie sauve la récolte

Malgré ce départ compliqué, le printemps a apporté une amélioration notable. Les pluies régulières ont contribué à préserver l’humidité des sols, permettant aux cultures de reprendre progressivement.

« Le légume est beau, bien formé, et croquant lorsqu’on le coupe. C’est un bon signe« , souligne Laurent Amiel, producteur à Saint-Hippolyte. Cette humidité a permis de compenser en partie les effets du gel.

Même si la récolte a commencé avec dix à quinze jours de retard, la qualité des artichauts est jugée satisfaisante par les professionnels.

Grâce à ces conditions climatiques plus favorables en mars et avril, les producteurs peuvent espérer une saison globalement correcte. Même si la nature est capricieuse, elle a fini par offrir une seconde chance à cette production locale.

Des volumes raisonnables malgré les aléas

Au final, les rendements devraient atteindre plus de 6 000 tonnes dans le département pour cette saison. Ce chiffre, bien qu’inférieur à celui d’une année optimale, reste honorable compte tenu des conditions initiales.

« En qualité, il y a ce qu’il faut« , assure Laurent Amiel, qui se veut rassurant.

Sur le plan économique, le kilo d’artichauts se vend actuellement autour d’un euro.

« C’est un prix raisonnable« , estime Gaël Lichou. La demande reste présente et les producteurs parviennent à écouler leurs stocks, du moins pour le moment.

La concurrence bretonne en ligne de mire

Mais une incertitude demeure. Il s’agit de l’arrivée imminente de la production bretonne. Chaque année, la Bretagne entre sur le marché avec ses propres artichauts, ce qui peut entraîner une forte concurrence.

« Le risque, c’est le chevauchement entre les deux régions« , explique Gaël Lichou. Lorsque les productions se superposent, les prix peuvent chuter brutalement, mettant en difficulté les producteurs catalans.

Cette perspective inquiète certains professionnels, qui espèrent pouvoir vendre leur marchandise avant que le marché ne soit saturé. Pour cela, les deux prochaines semaines seront déterminantes.

Une fête pour mettre en valeur le travail des producteurs

La fête du 1er mai a offert une belle vitrine à l’artichaut du Roussillon. Organisée chaque année, elle permet de valoriser le savoir-faire des producteurs locaux et de rappeler l’importance de cette culture emblématique dans la région.

Malgré les difficultés rencontrées cette année, le secteur ne baisse pas les bras. Grâce à leur engagement et à une météo plus clémente en fin de parcours, les producteurs ont su rebondir et proposer une récolte de qualité.

L’artichaut du Roussillon a donc su tirer son épingle du jeu et s’imposer, une fois encore, sur les étals des marchés malgré un début de saison chaotique.

Entre gel inattendu et pluie salvatrice, la filière a tenu bon, portée par le savoir-faire et la résilience des producteurs locaux.

Et même si l’avenir reste semé d’embûches, cette campagne prouve une chose essentielle : face aux caprices du climat, la ténacité paie toujours.


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