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Imaginez des tonnes d’or dissimulées sous vos pieds, prêtes à être révélées après des siècles de silence. C’est le scénario qui se dessine dans une vaste zone du centre-ouest de la France, entre Dordogne et Haute-Vienne. Après une autorisation gouvernementale toute récente, le démarrage d’une exploitation suscite autant d’enthousiasme que de questions. Voici ce qu’il faut retenir sur cette découverte hors du commun et sur la façon dont elle pourrait façonner l’avenir de la région.
Un passé aurifère chargé d’histoire
Les terres du Limousin ne sont pas vierges : dès l’Antiquité, les tribus locales extrayaient déjà de l’or dans ces roches granitiques. Au fil des siècles, du Moyen-Âge à la Renaissance, jusqu’aux deux guerres mondiales, les forages ont connu des hauts et des bas. La dernière aventure industrielle, baptisée « mine du Bourneix », a fermé en 2002 faute de rentabilité. Aujourd’hui, un nouveau chapitre s’ouvre, porté par des techniques d’exploration modernes et par un contexte économique favorable.
Un gisement aux multiples promesses
Le gisement aurifère identifié s’étend sur près de 40 km², couvrant les communes de Jumilhac-le-Grand, Le Chalard et Ladignac-le-Long. Les premières estimations évoquent plusieurs dizaines de tonnes d’or encore sous terre, avec des concentrations souvent supérieures aux standards internationaux. À plus de 94 500 € le kilogramme aujourd’hui, cette richesse inattendue intervient dans un contexte où la France et l’Europe cherchent à renforcer leur indépendance en métaux précieux.
Un porteur de projet ambitieux
La société Aurelius Ressources, filiale d’un groupe britannique, a obtenu le permis exclusif de recherche. Au programme : non seulement l’or, mais aussi l’argent, le cuivre, l’étain, le zinc, le plomb, le nickel et le lithium. Cette diversification vise à maximiser la robustesse économique de l’exploitation, tout en anticipant les besoins croissants en matières premières pour la transition énergétique et industrielle.
Phase d’exploration et calendrier
La première étape consistera en cinq ans de prospections intensives, avec forages et analyses géologiques. Cette phase cruciale permettra de confirmer la qualité du gisement et de définir la taille exacte de la future mine. Si les résultats confirment les espoirs, une exploitation industrielle pourrait démarrer peu après, générant emplois et retombées économiques pour le Limousin.
Entre espoirs économiques et préoccupations environnementales
Cependant, la perspective d’une mine suscite des réserves. L’association Stop Mines 87 pointe les risques de pollution des sols, de consommation d’eau massive et de perturbations des paysages. Dans son étude d’impact, l’exploitant reconnaît ces dangers mais les juge « temporaires ». Pour gagner la confiance des habitants, des mesures de protection renforcées et un suivi strict des rejets seront essentiels.
Les enjeux pour les territoires ruraux
Au-delà de l’or, ce projet pourrait revitaliser une zone rurale marquée par le déclin démographique. Les emplois directs et indirects, les infrastructures à moderniser, et les retombées fiscales constituent un moteur pour le développement local. Mais pour que cet élan soit durable, la concertation avec les élus, les associations et les citoyens doit rester au cœur du processus.
À l’heure où la France explore des pistes pour garantir sa souveraineté en ressources stratégiques, l’affaire limougeaude illustre un formidable potentiel géologique. Reste à conjuguer ambition économique et préservation de l’environnement pour que cette mine d’or devienne une opportunité partagée et responsable.
Source : https://www.journaldunet.com/patrimoine/finances-personnelles/1541325-hf1-gisement-or/